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lundi 11 février 2019

Messieurs, mesdames, bonsoir



1976

Titre original : Signore e signori, buonanotte
Titre francophone : Messieurs, mesdames, bonsoir

Cinéastes: Leonardo Benvenuti - Luigi Comencini - Piero De Bernardi - Agenore Incrocci - Nanni Loy - Ruggero Maccari - Luigi Magni - Mario Monicelli - Ugo Pirro - Furio Scarpelli - Ettore Scola
Comédiens: Vittorio Gassman - Marcello Mastroianni - Nino Manfredi - Ugo Tognazzi

Notice SC
Notice Imdb

Vu en salle (Cinémed 2018)

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Drôle de film, composé de sketchs articulés autour d’une présentation de Marcelo Mastroianni en tant qu’animateur-journaliste télévisé. Le principe du film est maintenant très classique : le spectateur est censé être devant une chaîne de télé et regarde toutes sortes d’émissions, d’interviews, de téléfilms ou séries, de reportages et de publicités.

Si le cinéma italien nous a déjà offert quelques très bons films à sketchs (Les monstres, Boccacio 70, etc), le format est toujours plus ou moins soumis à un sort aléatoire. Parfois, ça tombe un peu à l’eau, faute de cohérence ou de percussion.

Ici, le nombre trop important de scénaristes (parmi les 11, on citera Monicelli, Age, Scarpelli, Scola ou Loy) annihile peut-être l’homogénéité de l’ensemble. Faisant penser au Hamburger film sandwich des frères Zucker et d’Abrahams qui sortira l’année suivante (comme quoi la forme parodique est à la mode en cette deuxième moitié des années 70), avec ses fausses publicités par exemple, l’humour y est davantage au service d’une satire politique, plus fine, plus intellectuelle.

Les cibles sont l’armée, l’Eglise, l’élite politique et sociale. Les hypocrites, les cyniques, les faussaires sont donc vilipendés dans des saynètes qui poussent jusqu’à l’absurde les logiques qui motivent ces pouvoirs. Au final, certains sketchs font mouche et d’autres laissent un peu de regret. Peut-être par manque de rythme, sans doute surtout par manque de liant avec l’ensemble du film.

On se prend au jeu parfois pour et grâce aux comédiens, Marcello Mastroianni est attendrissant. Vittorio Gassman est très “monstrien”, gassmanien, cabotin comme jamais. J’ai bien aimé Nino Manfredi en dépit d’un personnage un peu trop évident et un sketch trop long. Ugo Tognazzi m’a un poil déçu dans son rôle de militaire, un peu plat, sans trop de relief. Je comprends qu’il compose ici un personnage censé être rectiligne, droit, sans aspérité, néanmoins son désarroi manque de force. Par contre, il est tout à fait réjouissant en pauvre dans le déni face à l’image, les journalistes. Ce sketch est à la fois effrayant et d’une grande puissance émotionnelle mais également très précieux pour comprendre ce qu’est la dignité humaine.

Mini trombi:
Ugo Tognazzi:

Vittorio Gassman:

Mario Scaccia et Nino Manfredi:

Marcello Lastroianni et Monica Guerritore:

Paolo Villaggio:

lundi 21 janvier 2019

House of cards saison 6



2018

Titre original : House of cards

Saison 6
8 épisodes

Réalisateurs: Alik Sakharov - Ami Canaan Mann - Stacie Passon - Ernest R. Dickerson - Thomas Schlamme - Louise Friedberg - Robin Wright
Comédiens: Robin Wright - Michael Kelly - Diane Lane

Notice SC
Notice Imdb

Vu en streaming

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Aïe! Je reconnais qu’il fallait à cette superbe fresque politique une fin. Vu le résultat de cette 6e et dernière saison, je me dis qu’il aurait fallu peut-être un peu plus de temps d’écriture, voire d’autres scénaristes, tellement cette saison 6 est catastrophique, aux antipodes de la finesse d’écriture des saisons précédentes.

Dans l’histoire des fins de série merdiques, celle-ci sera sûrement au sommet du hit parade en belle compagnie avec Dexter par exemple. Sur le même principe, les scénaristes ont cru échapper au piège du reniement, même s’ils nous font croire qu’ils flirtent avec cette idée. Il ne nous reste que Claire Underwood (Robin Wright)

et sans son alter ego masculin, la série perd sa base où les deux protagonistes jouent le couple infernal, dont la soif de pouvoir est si forte, conjointe, qu’elle leur fait perdre le sens commun.

Sans qu’ils soient à proprement parler des monstres, les Underwood sont si obnubilés par leur marche vers l’accession, puis par leur maintien aux sommets du pouvoir qu’ils pourraient passer pour des êtres non humains, sociopathes déconnectés du réel.

Or, la série montre bien la part de déchéance morale qu’ils s’infligent régulièrement. Ils sont bel et bien humains, mais à deux, dans leur dynamique de couple, ils parviennent aux actes les plus abjects, au dessus de la morale ordinaire. Quand l’un est prêt de faillir, l’autre le rattrape et le remet dans la course folle, dans l’espèce de contrat conjugal auquel le couple s’astreint coûte que coûte.

 Avec la disparition de Franck Underwood (Kevin Spacey) pour des raisons extra-artistiques, Claire devient véritablement un monstre, un être dénué d’existence réelle. Et les scénaristes osent même, ce qui pour moi constitue une démission, un sacrilège compte tenu de la psychologie affichée lors des 5 saisons précédentes, évoquer le satanisme du personnage. Jusqu’ici bien ancrés dans le réel, dans le pragmatisme politique et la realpolitik, les personnages étaient totalement étrangers à la religion, à la moindre métaphysique même. Ils étaient athées, sans foi, libres d’être des hommes jusqu’au bout de l’absurde ambition politique, quand celle-ci constitue le seul sens de leur existence même.

A plusieurs reprises sur la fin, la musique, les sous-entendus scénaristiques, l’ambiance créée par la mise en scène donnent un aspect fantastique, mystérieux et presque surnaturel à la série, tellement éloigné de la philosophie très politique et réaliste de la série jusqu’à cette saison. Crime de haute trahison en somme.

Au delà de ce premier échec, la saison 6 réussit à être par moments encore plus compliquée à suivre que dans les saisons précédentes. Mais cela aurait pu être pardonnable si l’écriture avait sauvegardé une assise, un niveau de crédibilité tolérable. Il n’en est rien malheureusement. L’apparition du couple Shepherd (Diane Lane et Greg Kinnear) est désastreuse sur ce point. Jamais lors des 5 saisons précédentes l’histoire n’avait été marquée par la bêtise, l’inconséquence, le manque de pertinence politique et stratégique des personnages. Hé bien, c’est fait avec ceux-là! Aussi la trame principale de cette dernière saison apparaît-elle d’une superficialité affligeante. Jusqu’au twist final hallucinant de débilité, entre Claire (Robin Wright) et Doug (Michael Kelly), ou bien encore avec l’éventuel usage de l’arme nucléaire au Proche Orient… lamentable!

C’est une grande série politique, au sens machiavélique du terme, mais les circonstances l’ont privé du terme qu’elle méritait. On retiendra les saisons précédentes. Cette dernière est si mauvaise que je la déconseille vivement. Gâchis à ne pas s’infliger..

Trombi:
Michael Kelly:
Diane Lane:
Greg Kinnear:
Campbell Scott;
Derek Cecil:
Cody Fern:
Athena Karkanis:
Jeremy Holm:
Chip Zien:
Boris McGiver:
Constance Zimmer:
Kristen Sieh:
Ron Canada:
Patricia Clarkson:
Jayne Atkinson:
Boris Kodjoe:
Lars Mikkelsen:
Gregg Edelman:
Sakina Jaffrey:
Kenneth Tigar:

mardi 12 juin 2018

L'île aux chiens



2018

Titre original : Isle of dogs
Titre francophone : L'île aux chiens

Cinéaste: Wes Anderson

Notice SC
Notice Imdb

Vu en salle

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Formidable Wes Anderson, le cinéaste parvient à garder intacte toute mon admiration pour sa capacité à raconter des histoires avec une singularité poétique et un humour naïf mais drôlement efficace. J’adore!

Il continue à m’épater, cette fois avec ce dessin animé ou du moins une animation mêlant dessin et image par image, me semble-t-il. Quelque soit la technique, il arrive à donner beaucoup d’expressivité à ses personnages, même animaliers. De coutume, sa direction d’acteurs est centrée sur une économie d’expressions, presque figées, mais jouant justement sur le contraste et une sorte de minimalisme. Avec cette animation, il réussit à faire de même.

Le style Wes Anderson est caractérisé par cette mise en scène faussement fixe, ces cadrages, ces mouvements linéaires de la caméra, à l’équerre près et l’usage immodéré pour les temps morts qui concentrent l’attention du spectateur sur un détail de l’intime. On les retrouve ici tout aussi bien qu’avec des comédiens en chair et en os.

L’histoire toujours un peu naïve, pleine de bons sentiments, est plus que toujours liée à l’enfance, à la construction de l’individu dans ou en dépit du groupe, au développement de liens entre les personnages donnant du sens à la vie.

Wes Anderson continue d’élaborer sous nos yeux émerveillés son humanisme mordant et souriant. Avec toujours autant de couleurs et d’imagination, il nous offre un récit pittoresque dans un univers imaginaire proche du réel, flirtant avec une ligne onirique parfois très floue. Il se dégage de ces ambiguïtés une grâce dont la fluidité du récit assure le maintien tout le long du film. Un très joli film de Wes Anderson, encore.