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mercredi 9 novembre 2016

Une fille formidable



1953

Titre original : Ci troviamo in galleria
Titre francophone : Une fille formidable

Cinéaste: Mauro Bolognini
Comédiens: Nilla Pizzi - Carlo Dapporto - Sophia Loren

Notice SC
Notice Imdb

Vu en salle

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Si je ne m’abuse, il s’agit du premier film de Mauro Bolognini? C’est aussi le dernier film que je vois lors de cette rétrospective Cinemed 2016. Et c’est la grosse déception : je me suis ennuyé et pas qu’un peu!

Heureusement qu’il y avait la jeune Sophia Loren pour maintenir mes sens éveillés, sinon j’aurais sombré. A tel point que sur les 14 films proposés lors de cette rétro cette année, je me demande pourquoi celui-ci y figure. Je ne vois absolument aucun intérêt à cette vague comédie musicale. Même si Sophia Loren
 n’est pas sans charme, son jeu débutant manque encore un peu de souplesse : littéralement, elle semble figée par moments dans ses mouvements, son port de tête trop rigide, on la sent pas à l’aise. Et je le répète, elle est jolie, attrape tellement bien la lumière, mais sa prestation ne sauve pas le film.

De toute manière, c’est bien plus Carlo Dapporto et Nilla Pizzi qui sont au centre de la distribution. Avant la projection, on nous a “vendu” le film en faisant l’éloge de la chanteuse Nilla Pizzi.

Malheureusement, à titre personnel, les numéros musicaux ont constitué un écueil insurmontable. La voix de Nilla Pizzi est peut-être jolie, il n’en demeure pas moins que j’ai le sentiment qu’elle chante la même chanson tout le long du film. Très monotone, cette comédie musicale m’a ennuyé.

Et les numéros de clowns de Carlo Dapporto
n’ont jamais su être assez drôles pour me chatouiller les zygomatiques. Sur ce film, ce Dapporto ne vaut pas mon Toto. On sent bien qu’il louche de ce côté là, mais il ne lui arrive pas à la cheville, désolé.

On a droit à un petit sketch d’Alberto Sordi qui s’insère dans le récit avec un pied de biche. Percutant, mais totalement étranger au reste du film, cette vignette apparaît très artificielle.

Entre des chansons qui se ressemblent, un clown fade et une Sophia Loren sous-utilisée et trop inexpérimentée, j’aurais bien de la peine à trouver une raison de garder un souvenir de ce film. Et surtout, il n’y a pas grand chose de bologninien là-dedans :  une image colorée pastel, sans jolies nuances, quelques rares mouvements de caméra, beaucoup de plans fixes et ternes, rien de bien folichon.

jeudi 24 février 2011

Mariage à l'italienne



1964

Titre original : Matrimonio all'italiana
alias : Mariage à l'italienne
alias : Marriage Italian-Style

Cinéaste: Vittorio De Sica
Comédiens: Sophia Loren - Marcello Mastroianni - Tecla Scarano - Aldo Puglisi

Notice Imdb
Vu en dvd

Foutre! Que cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un film de Vittorio de Sica! La dernière fois remonte à la diffusion télévisée sur la Cinq ou M6 de la série "Pain, amour etc." On est donc dans les années 80! Tout ça pour dire que mon regard sur le cinéaste est comme tout propre, tout neuf.


J'ai bien aimé ce film, sa cruauté, son humour vache, à la tendresse cachée et surtout son duo d'acteurs, admirables, émouvants et drôles. Car il faut dire que le film repose entièrement sur leurs prestations.

Marcello Mastroianni

en séducteur compulsif, phallocrate, manipulateur et arroseur qui finit par être arrosé est en tout point excellent. Son cynisme arrogant fait mouche mais quand il prend en pleine poire la contre-attaque que lui réserve Sophia Loren, son air ahuri est irrésistible.

En effet, celle qu'il embobine et qui lui rend la monnaie de cette pièce est campée par une de ces actrices italiennes qui ont rendu le monde incandescent. Sophia Loren

n'est pas qu'une image brillante de la beauté trans-alpine, elle a un talent d'actrice considérable. Capable par son jeu, ses regards et sa grâce féminine de vamper le public, elle peut tout aussi bien le bouleverser en un clin d'œil, provoquer en lui des torrents d'émotions.

Aussi belle que touchante, elle joue ici une fille de joie, simple enthousiaste, une jeune écervelée qui s'assote du premier beau gosse qui lui en met plein les mirettes. Captivée, elle le suit et lui sert de bonniche. Multi trompée, elle s'en accommode tant bien que mal. En mode roseau, elle plie l'échine mais ne rompt pas.

Car la belle devient aussi una mamma! La mamma, la sainte, la madone qui sacrifie sa vie, son cœur, son orgueil à l'éducation et au bien-être de ses petits!

Mais quand le queutard se met en tête d'épouser une petite jeunette, la pute/madone/mamma se métamorphose en une lionne rusée et féroce. Certes, elle se rend coupable d'une duperie, mais le cadrage, le visage mélancolique et fatiguée qu'elle livre à la caméra nous disent que c'est là son dernier coup d'archet.

Ce qui reste plus confus, c'est la part de dépit amoureux que les deux héros mettent dans leur bataille. Sont-ils vraiment aussi éloignés l'un de l'autre? Se détestent-ils autant qu'ils le disent? S'instaure alors une sorte de suspense amoureux en quelque sorte : jusqu'où iront-ils? Le film est-il une comédie ou un drame romantique?

Sur la corde raide, les personnages, les situations et par conséquent les spectateurs ne sont sûrs de rien. On ne sait trop. De Sica manie merveilleusement bien cette incertitude, lui donne une intensité à la fois jubilatoire et grave. J'ai beaucoup apprécié cette maîtrise dans l'écriture, dans le rythme avec des fractures très nettes et dans la direction des acteurs. C'est astucieux et très finement construit. L'attention est maintenue tout le long du film sur ces personnages hauts en couleurs, criant, gesticulant, se déchirant, s'aimant à plein poumons.

Un film à la générosité tout italienne, napolitaine devrais-je dire, ensoleillée, lumineuse.

Trombi:
Aldo Puglisi:

Tecla Scarano:

Marilù Tolo:

Vincenza Di Capua:

Gianni Ridolfi, Generoso Cortini et Vito Moricone:

Alberto Castaldi?:

samedi 3 octobre 2009

Boccaccio 70



alias : Boccace 70
1962

Cinéastes: Vittorio De Sica - Federico Fellini - Mario Monicelli - Luchino Visconti
Comédiens: Sophia Loren - Romy Schneider - Anita Ekberg - Marisa Solinas - Tomas Milian

Notice d'Imdb
Vu en dvd


 
Vu en janvier 2009:
Un film à scketch fort inégal.


*1er acte : Renzo e Luciana, de Mario Monicelli.

L'histoire en elle même démontre l'impossibilité pour un couple de jeunes mariés de trouver dans la multitude de la grande ville la part d'intimité à laquelle on pourrait croire qu'ils ont droit. Que ce soit au boulot, dans leur loisir ou au sein de leur famille, ils sont entourés et submergés par la masse. La société leur interdit d'être seuls. C'est dans une salle de cinéma bondée où les derniers spectateurs regardent le film debouts, un film de vampires qui sied parfaitement à la situation, que le couple trouve au milieu de la foule le maigre espace pour discuter un peu et se retrouver.

Mario Monicelli brosse sous le scénario de Calvino et Arpino un portrait oppressant de l'Italie des années 50-60, celle de la société de consommation en marche, les deux pieds sur l'individu.
Il se permet cinématographiquement des cadrages d'une audace que je ne lui avais pas reconnue auparavant. C'est étrange. Certains plans sont très beaux (le passage de Renzo près d'une station service, de nuit, est d'un bleu noir métallique du plus bel effet).

Mais il est vrai qu'au delà du propos général, le film perd en percussion, en intérêt. Les comédiens sont jeunes et ne font pas preuve d'accroche particulière bien que Marisa Solinas soit d'une beauté tout à fait charmante.

Un scketch qui se laisse regarder mais dont la portée est somme toute limitée.


**2e acte : Le tentazioni del dottor Antonio, de Federico Fellini.

De loin le meilleur scketch du film, le plus volubile, le plus coloré, le plus percutant et drôle.

Sur la mise en scène, il n'y a guère de doute. Dès les premières minutes, secondes devrais-je dire, le style éclaté et rieur, brouhahesque du maître éclabousse l'écran. Ca gesticule et parle fort, ça joue les divas, les ténors.

Apparait d'abord le personnage du docteur Antonio, joué par un Peppino De Filippo tout en tics et attitude puritaine à l'excès. Le bonhomme est un chevalier de la morale qui déchire les revues érotiques aux devantures des kiosques à journaux, qui met des claques à une femme au décolleté pigeonnant. Une sorte de Don Quichotte au cul retourné. Le vieux fou coincé va se retrouver à affronter ses démons dans un combat jusqu'à la folie, tout en démesure et fracas, à la Fellini, quand il découvre sur le terrain vague en face de chez lui, l'installation ô combien infâme d'un panneau publicitaire gigantesque sur lequel figure dans une pose lascive et suggestive la sublime Anita Ekberg. Le fantasme délirant dans lequel le censeur se perd est un spectacle à ne pas rater. Le duel De Filippo/Ekberg est un sommet de drôlerie, teintée de poésie, triste et belle à la fois. Un très bel objet que ce scketch.



***3e acte : Il lavoro, de Luchino Visconti.

Je n'ai pas vraiment aimé. Il est d'abord très compliqué, hermétique est le mot de ma compagne et je lui suis grée d'avoir éclairé ma lanterne, c'est bien le mot. Une fois qu'on a compris les enjeux ou la thématique sur la prostitution conjugale, entre désir, amour et argent, ce triangle corrupteur, alors on reste un peu sur sa faim, tant la démonstration parait un brin ampoulée et longue à se mettre en place. Romy Schneider entre ricanements et regards lointains, entre n°5 Chanel et petits chatons courant sur le lit, entre déshabillés torrides et tailleur défait, l'actrice semble perdue. Tomas Milian que j'ai eu du mal à reconnaitre remue jambes et mains mais parait d'un vide beaucoup plus sidéral. Ca ne fonctionne pas. Pas avec moi du moins. Je me suis grandement fait chier.




****4 acte : La riffa, de Vittorio de Sica.

Autant dire que l'entrain gai et rieur de La riffa fait un bien fou et réveille le spectateur. Le bordel que De Sica arrive à mettre en scène est salutaire, par sa liesse communicative, par cette douce folie, avec le sourire au coin des lèvres, avec ce "va fan culo" épelé dans un silence complice par une Sophia Loren qui s'en donne à coeur joie pour interprêter un rôle très italien.

Pulpeuse à s'en baver sur le caleçon, elle joue une populaire (comment ne pourrait-elle pas l'être avec cette tenue rouge, affolante de sensualité, avec de la chair où il faut quand il faut?) tenancière d'un stand de tir sur la place du village. Un couple d'ami dans le besoin lui demande un sacrifice que la belle consent non sans mal : se donner un soir au vainqueur d'une loterie interlope. Les bénéfices des billets vendus doivent permettre au jeune couple de payer leurs dettes fiscales. Mais Zoe puisque c'est le nom que le scénariste Zavatinni lui donne tombe amoureuse du beau et ténébreux Cuspet (Alfio Vita, si je ne m'abuse, j'ai cru dans un premier temps que c'était Marcel Bozuffi jeune, allez savoir pourquoi?).

Dans une mise en scène un brin foutraque, qui m'a fait penser au monde de Mocky,avec cette galerie de personnages secondaires allumés, édentés, imbibés, chantants, laids mais d'une beauté âpre et naturelle, De Sica instille une poésie de la drôlerie, un ton décalé où les gueules burinés des travailleurs deviennent des masques de carnaval, comme ce dernier plan en bouquet final, avec la foule heureuse de son charivari nocturne, quand les adultes redeviennent l'espace d'un instant des enfants espiègles.

Ce qui impressionne plus encore c'est le jeu à l'économie et tout à la fois juste, beau, intense de Sophia Loren. Chapeau madame, et ce n'est pas seulement ma quéquette qui parle, j'en suis persuadé. C'est juste que je suis une nouvelle fois surpris par le talent de la comédienne Loren. A force je vais finir par comprendre.

Un scketch plein de couleurs, d'humains et de coeur.