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lundi 3 septembre 2018

Julie brûlante Eros Tanga



2003

Titre original : Eros Tanga
Autre titre : Julie brûlante

Auteur: Vinicius
Dessinateur: Vinicius

Editeur : I.P.M. - International Presse Magazine

Notice SC
Notice Bédéthèque

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Le dessinateur et scénariste Vinicius n’est autre que Charles Jarry, auteur belge de bédé d’aventure et de jeunesse tout ce qu’il y a de plus classique et qui s’est essayé avec plus ou moins de bonheur ici à la pornographie.

Car en effet, si le dessin est particulièrement soigné, très détaillé avec une minutie pointilleuse et même parfois très réaliste comme je l’aime habituellement, il faut reconnaître que les dialogues sont d’une bêtise fort affligeante et lassent vite le lecteur.

Le scénario n’est pas non plus des plus subtils, mais l’on pourrait trouver dans le twist final de la dernière partie une trouvaille agréable, même si elle manque de surprise.

Dans l’ensemble, cette histoire un tantinet fantasy de clans barbares aux prises avec des amazones castratrices est l’occasion d’interactions entre personnages singulièrement oiseuses. Comme j’écrivais plus haut, leurs échanges, aussi lestes soient-ils, ne volent pas haut. On est par moments presque choqué par la nullité de ces dialogues. La grossièreté est si outrancière, voire vulgaire qu’elle discrédite toutes les situations, qui elles-mêmes ne sont pas non plus d’une grande originalité. Le sexisme affiché appauvrit l’intensité des rapports érotiques.

Heureusement que le dessin et les cadrages sont plutôt réussis! Mais pour conclure ce n’est pas avec cette “Julie brûlante” ou “Eros Tanga” qu’on trouvera une grande bédé érotique. On comprend que l’auteur n’ait pas poursuivi dans le genre.

mercredi 29 août 2018

A la poursuite d'Octobre Rouge



1990

Titre original : The hunt for Red October
Titre francophone : A la poursuite d'Octobre Rouge

Cinéaste : John McTiernan
Comédiens: Sean Connery - Sam Neill - Scott Glenn - Alec Baldwin

Notice SC
Notice Imdb

Vu en blu-ray

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Un film de John McTiernan est pour moi une friandise au goût toujours sucré de grand spectacle ciselé par une mise en scène excellente et maîtrisée dans sa narration. Le montage, le découpage du scénario, les angles de caméra et la direction des acteurs sont systématiquement au diapason pour soutenir un récit haletant qui vous prend à la gorge et ne vous lâche pas.

Voilà, c’est ça le grand spectacle : pas un blockbuster à la con avec un scénario bâclé, non, McTiernan, à l’image des plus grands raconteurs d’histoires, comme Hitchcock, Spielberg, Mann ou Scott, maîtrise à la perfection tous ses outils narratifs et de mise en scène au service de son histoire avec toujours en force la rigueur et l'honnêteté intellectuelle nécessaires.

C’est aussi ce qui fait la différence entre un grand cinéaste et le tout venant des faiseurs. A bien y regarder de près, on verra que son style est tout de même plus proche de l’école spiebergienne évidemment.

Toutefois, sa caméra très proche des acteurs leur permet de véritablement incarner leurs personnages et d’user d’un jeu très serré, presque minimaliste pour créer de l'ambiguïté ou bien exprimer sans parole les émotions les plus enfouies. C’est quelque chose de récurrent chez ce réalisateur que ce soit dans Die Hard ou même plus étrangement dans Predator. Il sait très bien capter les ruptures, les émotions changeantes chez ses comédiens.

Dans A la poursuite d’Octobre Rouge où tout l’axe du film repose sur les intentions floues de Sean Connery,

 le mystère des personnages clés est d’autant mieux mis en valeur. Le travail d’acteur de Sean Connery ou de Sam Neill

 est remarquable. Peut-être pourrait-on regretter que ce soit Alec Baldwin

 qui ait été choisi pour leur répondre en miroir. Baldwin n’est pas mauvais acteur, mais son charisme est discutable surtout face aux mastodontes que représentent Sean Connery, Sam Neill, James Earl Jones

 et Scott Glenn

 face à lui.

La force de McTiernan réside aussi sur l’écriture. Le scénario co-écrit par Tom Clancy, Larry Ferguson et Donald E. Stewart pourrait dérouter, trop complexe. Il arrive pourtant à simplifier sans perdre son crédit une trame et la rendre totalement lisible, notamment pour ceux comme moi qui n’y connaissent rien en armement sous-marin. McTiernan sait toujours choisir des scénarii aussi bien écrits. Les joutes verbales, très techniques et les enjeux qui en découlent sont parfaitement compréhensibles au néophyte. Ce soin pris à vulgariser le monde technologique dans lequel le scénario nous plonge reste un souci constant dans le cinéma de McTiernan. Il n’est pourtant pas scénariste, mais il choisit toujours des scénarii qu’il plie à son cinéma. Le propre d’un grand metteur en scène est d’adapter sa mise en scène à l’écrit de base pour créer une écriture scénique accessible.

Le suspense fonctionne ici à plein régime. Formidable film d’action sous l’eau, à la fois bataille psychologique et stratégique, À la poursuite d’Octobre Rouge demeure un des plus grands films spectacles des années 90!

Trombi:
Joss Ackland:
Richard Jordan:
Peter Firth:
Stellan Skarsgård:
Tim Curry:
Courtney B. Vance:
Jeffrey Jones:
Daniel Davis:
Fred Dalton Thompson:
Ronald Guttman:
Tomas Arana:

mardi 10 juillet 2018

Wonder Woman



2017

Titre original : Wonder Woman

Cinéaste: Patty Jenkins
Comédiens : Gal Gadot - Chris Pine

Notice SC
Notice Imdb

Vu en blu ray

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Je m’attendais à quelque chose d’encore pire, de plus moche, de plus bête. Le film n’est pas si mauvais que ça, mais il laisse tout de même un goût d’artifice un peu concon, avec ses effets numériques trop voyants, ses chorégraphies inesthétiques, son discours simpliste sur l’amour plus fort que tout.

Le point fort? Y en-a-t-il un d’abord? Peut-être Gal Gadot,

 une comédienne beaucoup moins simpliste que ne l’était Lynda Carter? Ben oui, cette dernière a forcément marqué mon regard sur le personnage ayant bercé mon enfance télévisuelle! La Wonder Woman de Gal Gadot

n’est pas non plus une lumière, elle est même à certains moments très tarte, mais dans le jeu, dans le changement d’attitudes, l’actrice donne plus de densité au personnage que je n’osais l’espérer. C’est une bonne surprise pour ma part. Elle a un je ne sais quoi, une sorte de regard un peu sec, austère ou grave qui épaissit sa personnalité, si je puis dire. L’actrice insuffle une force à son personnage de façon réaliste, très incarnée.

Pourtant, c’était pas gagné avec l’accoutrement et le decorum cheap, et pour le coup, “spartiate” qu’on a infligé à ces amazones sur l'île. Mais quand Wonder Woman est conviée à s’aventurer sur le front, Gal Gadot en impose. Ce n’est pas non plus une question de charme, de sensualité (des éléments sur lesquels je suis quelquefois prompt à me laisser aller à quelque abandon, je l’admets), mais bien davantage de facilité à s’imposer.

Elle me plait bien et je pourrais dire de Chris Pine
qu’il réussit lui aussi à en imposer d’une certaine manière, ce qui n’était pas gagné au départ. J’ai craint qu’il nous livre un soldat américain ordinaire, le petite belle gueule, flirtant avec la ligne rouge face à l’autorité, mais au fond un patriote parfait, à la moralité au dessus de tout soupçon, le doigt sur la couture du pantalon et la bistouquette bien rangée au fond du slip kangourou, le gendre idéal pour tout beau-parent wasp.

En fait, s’il part bien de ce genre de principes, le comédien parvient à lui donner bien plus : on sent très bien grâce à la finesse de son jeu que ses sentiments pour Wonder Woman rendent son action ambiguë. Et donc véritablement héroïque, au sens romantique du terme. Il est près de basculer dans l'extrême passion. Dans une certaine mesure, c’est ce qu’il fait à la fin du film quand le vernis se craquèle pour laisser éclater quelque chose de puissant, de sincère, le rendant énormément sympathique. Surtout, le comédien réussit à laisser transpirer très progressivement tout cela. Ce n’est pas d’un bloc. Il y a là une vraie progression dramatique, propre au jeu de l’acteur aussi bien que prévue par le scénario bien entendu. Quand on arrive au climax ultime, il paraît tout à fait logique, crédible.

Surpris par la qualité d’interprétation, je reste un peu sur ma réserve avec le déroulement des situations, avec la conduite du récit. Mais dans l’ensemble, le film n’est pas désagréable. Et plus le temps passe depuis sa découverte, plus mes souvenirs s’embellissent.
Trombi:
Connie Nielsen:
Robin Wright:
Danny Huston:
David Thewlis:
Saïd Taghmaoui:
Ewen Bremner:
Lucy Davis:
Elena Anaya:
James Cosmo:

dimanche 7 janvier 2018

Star Wars - Les derniers Jedi



2017

Titre original : Star Wars - Episode VIII - The last Jedi
Titre francophone : Star Wars - Les derniers Jedi

Cinéaste: Rian Johnson
Comédiens: Mark Hamill - Carrie Fisher - Adam Driver - Daisy Ridley

Notice SC
Notice Imdb

Vu en salle
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Quelques jours après avoir vu Coco, le dernier Pixar disneyisé, voilà que j’éprouve le même ennui abyssal devant le dernier Star Wars tout aussi disneyisé. Toujours la même histoire : absence de subtilité, d’humour, d’originalité, d’invention, de réalisme, de percussion, d’intelligence en un mot.

Beaucoup d’application de recettes, de politiquement correct, de puérilité, d’incohérences, d’irrespect pour le spectateur. Impossible pour l’art de faire du bon cinéma et pour l’imagination de trouver matière à s’épanouir dans ce magma grotesque.

Déjà le précédent opus sentait le caca, à force de vouloir répéter les épisodes précédents, sans apporter la moindre invention, en voulant plaire à tout le monde et en ne heurtant personne. Ce 2e chapitre est pire. Dire que j’avais déjà le sentiment de trahison en découvrant la prélogie! Cette nouvelle ère est encore plus pitoyable! C’était donc possible, Disney l’a fait!

J’ai vraiment eu l’impression d’être un petit enfant près à gober n’importe quoi, d’être abêti au maximum dans un monde où une jeune femme demande à un homme de mettre un vêtement parce qu’il est torse-poil, où Luke Skywalker rabroue un robot pour ses grossièretés dans un lieu “sacré”... Ces pudibonderies christo-prout-prout sont d’une niaiserie tellement stupide et hors de propos qu’il est difficile de tenir le coup (et en estime le scénario). Malheureusement, voilà des indices parmi tant d’autres, on finit très vite par sortir du film à force de ce genre de détails incongrus et l’on n’y peut plus rentrer… ça s’accumule et la béance du propos est trop grande.

Han Solo est bel et bien enterré : un tel personnage apparaîtrait comme un incontrôlable suppôt de Satan de nos jours chez Disney. Certes, la première trilogie ne surfait pas non plus sur la grossièreté ni l’impertinence à tout crin, ne faisait pas de vague, mais elle ne suçait pas non plus les ayatollahs, les curetons et autres bénis-oui-oui non plus. Han Solo pouvait faire figure de vrai bad-boys et son audace ressemblait à une liberté chèrement acquise. La première trilogie ne dégoulinait pas de bons sentiments, de politiquement correct comme cette dernière.

On ne s’ennuyait pas non plus. Le rythme était bon, structuré sur une histoire qui tenait debout et dont les enjeux étaient solides. Or, ici, jusqu’au milieu du film et la rencontre”télépathique” entre Rey et Kylo Ren (seule note de poésie et de lyrisme qui sauve le film du néant total), je me suis ennuyé comme un rat mort. Après la fin de Snoke (oh ça va, on s’en fout des spoilers, de cette histoire, de toute façon vous la connaissez déjà si vous avez vu les anciens Star Wars, ce n’est qu’une resucée!), je croyais que le film était enfin terminé (pauvre vieux naïf!), mais j’étais loin du compte. Mes oreilles et mes yeux pleurèrent du sang tellement le film s’est étiré en longueurs inutiles, avec des scènes poisseuses de nullité dans l’écriture comme on en voit plus que dans les productions les plus nanareuses. Ah écoutez, si! Difficile de ne pas se poiler quand Luke, en plein milieu de la bataille alors que la dernière base de la Résistance est sur le point de céder aux assauts ennemis, commence à tailler la bavette avec sa sœur sur sa nouvelle coiffure! Merde.

Beaucoup de bruit, de fureur, de puissance, mais aucune percussion, aucun relief, aucune surprise, aucune transcendance. Pas plus d’intelligence, bien au contraire. On a le sentiment très net d’être pris pour un petit enfant pas très futé qui ne verra pas les incohérences ni les facilités scénaristiques. Les gens qui ont fait ce film devraient avoir honte. Sauf bien sûr si tout cela est fait en toute connaissance de cause, mais à ce moment là, il aurait été honnête d’annoncer un film pour les enfants de 4 à 8 ans et de bien stipuler que la mythologie Star Wars allait être bousculée et versée du côté infantile de la farce.

Quelque part, Disney a raison. Le film pète les records au box-office et un crétin comme moi va voir ce film en espérant renouer avec quelque chose qui n’a que peu de chance de revenir. J’espérais vraiment que le second souffle promis allait sublimer le premier épisode bâclé, que des gens de talent allaient faire quelque chose de bien pour une fois.

Ce film est pour résumer ignoble tant il manque de finesse. C’est pachydermique. Ca écrase tout. C’est lourd, laid, chiant et ça massacre une belle histoire. Disney tue Pixar et Star Wars : c’est officiel. Sur le papier, on aurait pu espérer que des gens compétents toucheraient au mythe Star Wars pour en faire une suite plus pêchue, plus puissante et intelligente. Comme a su si bien le faire Peter Jackson pour le Seigneur des Anneaux. Voilà, je me suis imaginé que ce respect pouvait être l’apanage de toutes les grosses productions. Encore une fois : gros nigaud que je suis!