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vendredi 22 octobre 2010

Les bas fonds


1936
alias : Underground
alias : The lower depths

Cinéaste: Jean Renoir
Comédiens: Robert Le Vigan - Louis Jouvet - Junie Astor - Jean Gabin

Notice Imdb
Notice Cinéprofil
Vu en dvd

J'avais un souvenir beaucoup plus ému de la dernière fois que je l'avais vu, il y a bien 20 ans de cela ; un ciné-club du vendredi soir sur Antenne 2 ou le cinéma de minuit de FR3?

Jean Renoir est un cinéaste adulé et qui m'échappe encore une fois. Je ne le situe pas, n'arrivant même pas à repérer ses caractéristiques élémentaires, un style, une marque de fabrique, quoi! Quels sont les liens entre ces "bas fonds" et "La grande illusion" par exemple? Ils ne me sautent pas aux yeux. C'est quoi le cinéma de Jean Renoir? Sais pô. Je ne vois rien, je ne sais rien et pourtant mon petit doigt me dit qu'un jour je nagerai là-dedans comme dans une piscine de lait chaud, avec quelques litres d'alcool, histoire de finir de m'enivrer. Je le sens ce cinéma, mais cela ne dépasse pas le bout du nez, ne débouche sur rien d'analysable, de concevable, rien que je ne puisse écrire. Mes sensations restent floues. Je ne sais trop que dire.

Alors l'humanisme? Oui, ma foi, oui, m'enfin, n'est-ce pas une tarte à la crème, une notion qu'on ressort chez tant d'autres réalisateurs? Bien sûr ses personnages sont d'une belle et jouissive truculence. Bien entendu, Renoir les aime, les accompagne, les cajole.

Louis Jouvet en tête s'offre une douce rigolade avec un aristocrate sans le sou, je m'en foutiste et dont le fantasme ultime consiste à dormir dans l'herbe, un petit prince de l'anarchisme, dont le regard perçant s'amuse avec espièglerie des bases agitations de la bête humanité, la vaniteuse et l'intéressée. Un très beau rôle, le plus intrigant et le plus racé du film.

Face à lui, son double, son alter ego, son Yang, opposable parfait, ça colle entre eux à la première poignée de main, pacte naturel et tacite.

Jean Gabin

en effet est né dans la rue. Sa mâchoire se serre facilement à l'évocation de la bêtise humaine. Sa misanthropie provient des coups qu'il a reçu et de ceux qu'il a été obligé de donner. Il méprise par impulsivité, comme un réflexe de survie. Il aspire à la quiétude, la bourgeoise, celle qu'offre l'assurance d'être aimé et de pouvoir construire une histoire à deux. Un romantique fatigué des bas fonds.

C'est à ce croisement de deux trajectoires, deux vies que Renoir pose sa caméra.

Après, le reste... que ce soit l'adipeux André Gabriello,

le couple de Ténardier (Vladimir Sokoloff / Suzy Prim, ceux qui comptent)

ou encore l'halluciné Robert Le Vigan

décidément abonné aux rôles de barjoteux toxico, toute cette engeance ne bouleverse ni mon petit cœur, ni ma frêle cervelle.

Un peu déçu par le jeu bizarroïde de Junie Astor, très théâtral, un peu figé. Son visage ultra maquillé, sur-dessiné évoque la marionnette ou la poupée de porcelaine, un objet fragile et plutôt inerte, artificielle, par conséquent un être peu attirant finalement.

La réalisation, comme je le disais plus haut en préambule, ne me parle pas vraiment. La caméra se déplace tout doucement. Les zooms ou retraits sont délicats et jamais sur la profondeur. Le travail sur la photographie de Fédote Bourgasoff et Jean Bachelet est beaucoup plus évident pour moi. La composition des cadres est parfois très recherchée, savante, très fine. Forts appréciables soins qui donnent à l'ensemble une vision formelle des plus agréables.

La propreté du dvd Criterion est magnifique bien entendu et assure une délicieuse lecture malgré un film par moments visiblement abimé.

Voyez, je vous avais bien dit : je n'ai pas grand chose à dire et ce n'est pas normal. Je sens bien qu'il y a des livres à écrire sur Renoir et ses films, mais mes yeux restent blancs. Je ne vois rien. Un jour, à force de chercher dans la filmographie de Renoir, je trouverai la clé. Persuadé!

Trombi:
Suzy Prim:

Vladimir Sokoloff:

René Génin:

Maurice Baquet et Robert Ozanne:

Léon Larive:

Henri Saint-Isle:

Jany Holt:

dimanche 30 août 2009

Un revenant



1946
alias : A Lover's Return

Cinéaste: Christian-Jaque
Comédiens: Louis Jouvet - Gaby Morlay - François Périer - Ludmilla Tchérina - Jean Brochard - Louis Seigner
Notice Imdb




Christian-Jaque est un grand cinéaste. Je ne connaissais pas ce film et je découvre un remarquable petit film, très riche sous ses airs simples. A bien des égards, il fait penser à un film de Chabrol. Le thème est succulent à souhait, bandant même, n'ayons pas peur des mots : un homme, victime d'une tentative d'assassinat 20 ans auparavant revient à Lyon retrouver la pénible engeance qui se disait ses amis et son amante. La petite notabilité rhodanienne, cossue (cela va de soie), voit revenir le bonhomme avec une folle inquiétude. Avançant ses motivations avec parcimonie, dans le brouillard de l'hiver, il n'en devient que plus menaçant.

La diction et le physique anguleux de Louis Jouvet font le reste : le personnage est mystère.

Le suspense psychologique peut se piquer d'être jubilatoire. Les dialogues d'Henri Jeanson, d'une excellence rare, décuplent le plaisir et la joie de suivre cette histoire. Un pûr bijou de mots sertis sur des comédiens savoureux. Le jeune François Périer impressionne le plus.

Le couple Louis Seigner et Jean Brochard forme une superbe paire de salopards hypocrites. Du grand art.


Ludmilla Tchérina en ballerine dévergondée vampe le très jeune Périer. C'est fou. Elle tient bien son rôle malgré une excessive froideur que je lui trouvais déjà dans les Contes d'Hoffman de Powell.




Gaby Morlay m'a un peu déçu. Son rôle est un peu effacé, me semble-t-il.

Christian-Jaque et ses deux chefs-op Christian Matras et Louis Page filment magnifiquement les lumières noir et blanc de la capitale des Gaules. Je n'ai jamais mis les pieds dans cette ville, mais entre Tavernier et ce film-là, l'envie de remédier à cette lacune se fait de plus en plus cruellement sentir. Un bon petit film.




Quelle honte ce dvd René Château! Par moments, c'est une horreur infâme!
Mini trombi:
Marguerite Moreno :

Albert Michel :