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samedi 24 décembre 2016

Le cave se rebiffe



1961

Cinéaste: Gilles Grangier
Comédiens: Jean Gabin - Martine Carol - Bernard Blier - Maurice Biraud

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd

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Combien de fois ai-je vu ce film? Tant et tant que ma mémoire en est très troublée. Pourtant, chaque revoyure me procure le même intense plaisir : celui de découvrir, comme un gamin ravi devant le numéro d’un magicien, qu’un dialoguiste peut porter et sublimer un film à lui tout seul, ou presque.

Oui, un dialoguiste sans acteur à sa mesure aura du mal à faire percer l’humour ou la poésie de ses phrases. Michel AudiardJean Gabin et Bernard Blier forment un fabuleux orchestre pour un spectacle de bons mots, une danse élégante de répliques qui piquent, avec maestria, toujours efficaces, et surtout dans une musique et un rythme parfaits. Les comédiens s’activent sans dissimuler leur joie de ciseler un si beau texte. En effet, à l’évocation du travail d’Audiard, on met davantage en lumière la vis comica de ses textes. Mais cet humour ne serait pas aussi fort et jouissif à dire pour les comédiens si de ce rythme, de cette musique des mots n’émanait pas tout simplement quelque chose qui se rapproche de la beauté, une poésie d’harmonie, équilibrée, juste, qui rend hommage à la langue française. Michel Audiardd fait de la littérature parlée.

Quant à l’histoire qui nous est contée, elle est ronde à souhait. J’entends par là qu’elle est aussi enlevée que pertinente, mais qu’elle laisse libre court à une certaine fantaisie, sans pour autant déraper dans le grotesque. Bref, elle est drôlement efficace, très juste dans le rythme, dans sa logique propre et apparaît imparable.

Les événements s'enchaînent avec une belle cadence, peut-être grâce à la maîtrise scénique de Gilles Grangier, un faiseur fort savant pour raconter une histoire, sans laisser de gras autour. Surtout, ce récit est incarné, bien vivant. Les personnages secondaires ne manquent pas. Ils servent de faire-valoirs au grand Dabe (Jean Gabin), lequel peut aisément mettre en exergue ses talents oratoires, sa mauvaise foi et sa grande gueule pour donner aux mots d'Audiard toute la puissance nécessaire. Le vieux est tout bonnement au sommet de son art de cabotin. Excellentissime. J’aimes les acteurs, mais plus encore j’aime Jean Gabin.
 Ici, il trouve de quoi faire montre de tout son talent comique.

Bernard Blier
est à n’en pas douter un autre géant. Dans son registre de perdant qui s’ignore, il parvient à ajouter une petite dose de lâcheté, une pincée de nostalgie ou bien de salace. Il le fait toujours à bon escient, suffisamment pour accentuer le comique de son personnage, sans jamais dépasser les bornes du réalisme. Il est très fort.

On notera la présence assez impressionnante de Françoise Rosay.
 Avec Jean Gabin, ils nous livrent un numéro de duettistes aux petits oignons dans une discussion d’affaire virant aux anecdotes d’anciens combattants pleins de nostalgie et de tendresse pour un passé révolu.

Curieusement, le rôle de Maurice Biraud,
 le fameux cave qui se rebiffe, est un peu en retrait pendant une grande partie du film, intermittent disons plutôt.

Quelques passages revigorants d’une Martine Carol
 dont le personnage n’est plus si glamour rappellent qu’elle pouvait difficilement s'extraire du rôle de nunuche qui lui collait salement à la peau. Mais elle joue bien son personnage d’écervelée. Personne n’est pris en défaut sur sa composition.

La mécanique est bien huilée. Tout roule. Voilà une comédie française qui ne se démode pas et fait toujours mouche !

Trombi:
Frank Villard:

Antoine Balpêtré:

Ginette Leclerc:

Gérard Buhr:

Robert Dalban:

Albert Dinan:

Heinrich Gretler:

Charles Bouillaud:

Albert Michel:

Hélène Dieudonné:

Paul Faivre:

Gabriel Gobin:

Jacques Marin:

Marcel Charvey et Lisa Jouvet:

samedi 19 septembre 2015

Le septième juré



1962

Titre original: Le septième juré
Alias: Le 7ème juré

Cinéaste: Georges Lautner
Comédiens: Bernard Blier - Maurice BiraudDanièle DelormeFrancis Blanche

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd

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Le 7e juré m'avait laissé un très agréable souvenir, un peu confus aujourd'hui que de longues années ont passé. Cette revoyure promettait un rafraîchissement des plus salutaires et sans aucun doute une bonne séance de ciné, or, aussi surprenant et décevant que cela puisse paraître, le film me semble un brin fadasse aujourd'hui.

Je ne parviens pas à apprécier comme il se doit ce petit film noir. Peut-être qu'habitué à un Georges Lautner plus souriant, enjoué, à des scenarii plus piquants, je me mets dans la position de chipoter, d'y revoir à deux fois avant de prendre un flagrant plaisir? V'la t-y pas que le film m’apparaît totalement dénué du moindre humour, désespéré, plombé par un fatalisme non pas ennuyeux mais affreusement plat!

Le personnage joué par Bernard Blier
est intéressant a priori pour cet amalgame de malaise, de violence, de désir, de moralisme et de cynisme qui, pêle-mêle, vient encombrer sa raison. Il est bien paumé, comme il faut. Pourtant, je ne lui trouve que peu d'attrait. Il devrait être compliqué à souhait, une intrigue sur patte en costume trois pièces, un notable parmi d'autres, bouleversé par cette pulsion meurtrière, coincé par un sens de la justice pour le moins envahissant. Justement, je n'arrive pas à véritablement croire en ce personnage. Son instinct de survie est affadi, sans pour autant qu'il y ait une justification fondamentalement irrécusable. Je n'y crois pas et suis cette histoire sans y prendre part.

Curieux. Je devrais aimer ce film. Par bien des aspects, j'ai pu prendre plaisir à suivre tous ces bons comédiens. Cette reconstitution de la petite vie quotidienne provinciale dans une ville ordinaire est assez pittoresque et amusante aussi. À bien des égards, ce film fait penser à du Chabrol. D'ailleurs, ce dernier y réussit bien mieux avec le formidable "Les fantômes du chapelier" qui dit approximativement la même chose, mais avec tellement plus de flamboyance, de clarté et de puissance corrosive.

On pense également à Georges Simenon, cependant la voix-off du protagoniste est trop présente. Simenon n'aurait pas embarrasser son récit de l'auto-analyse du personnage central. Ou bien avec plus de subtilité ? Cette voix intérieure empèse le portrait social et intime.

On voit bien les bonnes intentions de cette production, mais sa maladresse gâchent le plus important. La finesse de l'exercice nécessaire pour ce type de projet fait par trop défaut au final. Dommage. Tentative louable de faire un bon film noir dans la poussière des mentalités françaises arriérées d'une bourgade coincée dans son train-train morose , mais tentative à peu près échouée selon moi.

Trombi:
Maurice Biraud:

Danièle Delorme:

Francis Blanche:

Jacques Riberolles:

Yves Barsacq:

Catherine Le Couey et Raymond Meunier:

Robert Dalban:

Anne Doat:

Camille Guérini (droite, right):

Madeleine Geoffroy:

Françoise Giret:

Jacques Monod:

Albert Rémy:

Charles Lavialle (droite, right):

Barbara Brand:

Henri Crémieux:

Jean Sylvère:

Paloma Matta et René Tramoni:

Jean-Pierre Moutier: