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jeudi 30 août 2018

Inferno



1980

Titre original : Inferno

Cinéaste: Dario Argento
Comédiens : Leigh McCloskey - Irene Miracle

Notice SC
Notice Imdb

Vu en blu-ray

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J’aime beaucoup Suspiria, de trois ans plus jeune que cet Inferno, et j’espérais quelque chose du même acabit. Certes, le style baroque du cinéma de Dario Argento, restant très proche de Mario Bava que je vénère, est toujours aussi évident. Seulement, l’équilibre qu’il trouve toujours entre l’exubérance et le réalisme est ici parfois un poil trop malmené.

Attention, j’ai pris encore beaucoup de plaisir. Je crois que je suis sorti un peu trop souvent du film pour deux raisons essentielles.

D’abord, les comédiens ne sont pas toujours à la hauteur scénique exigée pour atteindre au sublime. L’équilibre est fragile dans ce genre horrifique où l’esthétique et le gore se disputent la place à tout moment. Il est difficile pour les acteurs de savoir jouer l’excès au moment adéquat. Le fantastique, surtout quand le genre cherche à créer une atmosphère et une forme de poésie de l’horrifique, exige une science du tempo, de la mesure différent du récit traditionnel que certains comédiens n’ont pas ici. Jessica Harper et Alida Valli l’avaient dans Suspiria. Dans Inferno Leigh McCloskey et Irene Miracle ne sont pas toujours crédibles. Leur jeu est par instants beaucoup trop figé et peut paraître alors risible.

L’autre point négatif réside dans le scénario. D’une part, il est parfois très confus : pas question de louper le laïus du générique au tout début, sinon vous aurez des problèmes pour relier tous les éléments. En tout cas le scénario manque de clarté, alors que de très longues séquences ralentissent parfois beaucoup trop l’action, sans apporter d’informations.

D’autre part, le film se donne New-York pour cadre, mais la mise en scène, les décors et l’histoire proprement dite ne parviennent jamais à justifier ce lieu. Esthétiquement et narrativement, New-York, son architecture, sa mythologie ne sont pas bien utilisées. Pour la faire courte, on a peine à voir dans ce film que l’on est vraiment à New-York. Alors à quoi bon?

Je suppose que Dario Argento a voulu s’approprier le côté baroque de la ville, obscur et vétuste aussi, mais force est de constater qu’il n’y arrive pas. C’est dommage car deux ou trois scènes sont intenses, en tension, en couleurs et en mystère.
Trombi:
Leigh McCloskey:
Irene Miracle:
Alida Valli:
Sacha Pitoëff:
Eleonora Giorgi:
Daria Nicolodi:
Veronica Lazar:
Gabriele Lavia:
Feodor Chaliapin Jr.:
Leopoldo Mastelloni:
Ania Pieroni:
 

mercredi 29 août 2018

Black Panther



2018

Titre original : Black Panther

Cinéaste: Ryan Coogler
Comédiens: Chadwick Boseman - Michael B. Jordan - Martin Freeman

Notice SC
Notice Imdb

Vu en blu-ray

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J’ai vu ce film il y a quelques semaines et j’ai déjà presque tout oublié. Aussitôt vu, aussitôt évanoui.

Outre le niveau du scénario et son usage intempestif de toutes sortes de clichés narratifs ruinant de fait tout effet de surprise, le film accumule les poncifs sur l’Afrique et développe par conséquent une vision quelque peu arriérée et raciste du continent. En tout cas elle est très simpliste quant à la richesse et la variété des grandes civilisations africaines. Le final est sur ce point totalement et ouvertement raciste : on imagine sans peine le scandale que provoquerait le questionnement d’un membre de l’ONU demandant ce qu’un tout petit pays africain pourrait avoir à offrir au monde. Qu’un scénariste ait pu imaginer et oser écrire une insanité pareille, sans se faire gifler, relève pour moi du mystère.

C’est tellement crétin et si peu crédible ! Voilà bien la preuve irréfutable que les auteurs de ce film n’ont strictement rien à foutre de leur public, estimant que ce dernier est capable d’avaler ce genre d’énormités sans problème. Un scénario aussi cynique, écrit à la truelle est déjà en soi un gros problème, même pour un film d’action.

En plus, les effets spéciaux, tous plus ou moins mis en scène sur l’utilisation abusive du fond vert et donc la numérisation du moindre décor ou de la chorégraphie de combat, forment un visuel d’ensemble d’une tristesse et d’une pauvreté qui finissent par laisser un arrière-goût de nanar très prononcé. Certes, dans le genre du film de super-héros, il y a eu pire, mais on atteint là un niveau de basse production assez net tout de même.

Un scénario réduit à des enjeux grotesques, une esthétique cheap : Black Panther ne marque pas grand chose de positif. Le film réussit l’exploit d’avoir un très bon comédien, Martin Freeman,
 et de le sous-exploiter complètement ! Même ça, c’est raté !

Mini Trombi:
Lupita Nyong'o, Chadwick Boseman et Letitia Wright:

Michael B. Jordan et Daniel Kaluuya :

Angela Bassett:

Forest Whitaker:

Andy Serkis:

mardi 17 juillet 2018

Liliom



1934

Titre original : Liliom

Cinéaste: Fritz Lang
Comédiens: Charles Boyer - Madeleine Ozeray

Notice SC
Notice Imdb

Vu à la télé

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J’ai regardé ce film par hasard, diffusé à la télé. J'ai loupé le tout début, le générique. J’ai été happé, par le film et me suis mis en quête d’en savoir un peu plus. Fasciné par les toutes premières scènes de présentation de Liliom, je me suis informé de l’identité du réalisateur.

Les séquences m’ont scotché par la modernité de la mise en scène, les mouvements de caméra, les jeux de regards entre les acteurs, les cadrages, le montage, toute la mise en scène est géniale pour planter le décors et la trame. D’une force, d’une efficacité sidérante! Et le nom de Fritz Lang est venu comme une évidence donner l’explication la plus nette. Je découvre à cette occasion ce qu’a pu donner l’escale parisienne de Fritz Lang avant qu’il rejoigne Hollywood.

Le film est très impressionnant. La caméra est très langienne, mais les comédiens français, les décors des faubourgs parisiens des années 30 forment un ensemble étrange et séduisant à la fois, qui sortent de l’ordinaire et de ce que le cinéaste a fait en Allemagne et plus tard en Amérique. Il y a là quelque chose de très étrange, à la fois familier et différent. Oui, très étrange sensation de spectateur.

De fait, je suis accroché par les premières scènes, ces échanges mutiques entre les personnages, cette caméra dynamique, scrutatrice, mobile. Le spectacle est vivant.

La très belle photo de Rudolph Maté nous laisse accroire qu’on est au coeur de l’action et des émotions des personnages. De ce mélodrame, j’avais déjà vu la version de Frank Borzage qui m’avait fortement déplu.

Certes, l’histoire est identique, mais le traitement bohème parigot du film de Lang est étonnant, bien plus séduisant. Surtout la prestation très brutale, animale de Charles Boyer appuie cette surprise et finit d’emporter la mise. Il réussit à amalgamer dans son jeu le côté hâbleur des habitants de la “Zone” et une espèce de fragilité enfantine. C’est là tout l’axe du film, la dramatique incapacité du bonhomme à allier ces caractéristiques sans écraser tout ce qui l’entoure.

Tout le côté éthéré des limbes, fantastique, mystique demeure encore trop sérieux, même si Lang évite la pompe de Borsage. Il s’essaie même à rendre comique l’organisation du paradis, en l’affublant des faiblesses terrestres, dispositif qui est presque systématique dans le genre. Quoiqu’il en soit, ce n’est pas le plus intéressant. A la rigueur, c’est même ennuyeux.

Non, ce qui est formidable c’est la relation entre Liliom (Charles Boyer)
 et Julie (Madeleine Ozeray).

 L’écriture de cette relation de couple apparaît aujourd’hui préhistorique. L’acceptation de la violence conjugale par Julie sous prétexte d’amour fait froid dans le dos, mais il faut l’accepter car elle reflète les mentalités d’alors.

Au delà de ce postulat déplaisant, le conflit intérieur auquel est livré Liliom est très bien mise en scène. L’acteur arrive à convaincre avec un personnage très fruste et pour tout dire qui apparaît aujourd’hui même très con.
Antonin Artaud
Ce qui me plait véritablement, outre le jeu de Charles Boyer, c’est cette façon dont Fritz Lang mène son récit. Mis en scène, montage, direction d’acteurs, travail esthétique font mon admiration.

vendredi 13 juillet 2018

Cronos



1993

Titre original : Cronos

Cinéaste: Guillermo del Toro
Comédiens : Ron Perlman - Claudio Brook - Federico Luppi

Notice Sc
Notice Imdb

Vu en blu-ray

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1er long-métrage de Guillermo del Toro. Bien que plein de promesses par sa singularité, son style aux caractéristiques déjà en grande partie perceptibles, le film est un peu décevant.

C’est surtout son rythme parfois erratique qui m’a légèrement désappointé. Ce n’est pas tant le tempo des scènes, de leur montage qui dérange que l’agencement de l’ensemble, le rythme de la narration dès l’écriture du scénario en somme : le récit s’étire un peu trop en longueur, me semble-t-il, surtout sur la dernière partie.

De plus, le personnage principal incarné par Federico Luppi

n’est pas suffisamment attachant. Son parcours personnel, son évolution psychologique surtout ne sont pas assez démonstratifs.

Certes, cela permet d’ajouter encore à la part de mystère que le scénario s’ingénie à mettre en avant, mais justement, le mystère se suffit à lui même avec cette quête, cet objet mêlant dans son fonctionnement fascination et douleur. Du coup, les transformations qui s'opèrent chez Jesus ne sont pas assez soulignées, ou alors de manière pas assez subtile à mon goût dans la deuxième partie et davantage encore dans la toute fin.

Je ne suis pas non plus enthousiasmé par la prestation de Claudio Brook

 dont le personnage donne peu de prise, trop excessif et schématique à la fois.

Ron Perlman

est plutôt pas mal dans un rôle ingrat de gros lourdingue, mais il lui donne une certaine ambiguïté, un peu perverse. Le personnage n’est pas facilement lisible. Sa dangerosité apparaît progressivement. C’est bien fait.

J’ai bien aimé également l’ambiance générale, les décors, la manière de filmer. Le style volontiers baroque, très singulier du cinéma de Guillermo del Toro est d’ores et déjà en germe, de façon bien évidente

Trombi:
Margarita Isabel:
Tamara Shanath:
Daniel Giménez Cacho et Juan Carlos Colombo:
Mario Iván Martínez:
?: