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mercredi 7 janvier 2015

Les tueurs



1946

Title: The killers
Titre français: Les tueurs

Cinéaste: Robert Siodmak
Comédiens: Burt LancasterAva Gardner - Edmond O'Brien

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd



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Quand on évoque les classiques du film noir, tout le monde a "Sunset Boulevard", "Assurance sur la mort" ou "La griffe du passé" à la bouche. A juste titre. Mais "Les tueurs" de Robert Siodmak aurait largement sa place dans ce top 3 du Noir.

Sublime, ce film noir est un cocktail de plans à tomber par terre, de par leur intelligence et leur noirceur. La photo de Elwood Bredell est par instants stupéfiante de beauté. Les jeux de lumières sont maîtrisés parfaitement, comme il sied à tout grand film noir. Dans certains plans très sombres, des éclairs blancs donnent du volume à l'angoisse, le mal-être permanent et donc violemment palpable.
Parfois, avec un peu plus de subtilité, on joue sur des petits espaces, dans le cadre qu'on dérange sciemment. Le découpage de l'image perturbe. Malaise, toujours.
Par exemple, notez ce plan où l'on croise dans ses orbites noire la lueur métallique des yeux couteaux de Albert Dekker.
Ces deux petites billes disent la mort pour celui qui ose s'interposer.
De même au tout début du film, avec l'arrivée dans un petit village de deux tueurs à gages. Leur déambulation dans la nuit éclairée par quelques faiblards réverbères et les plans qui suivent dans le snack-bar font d'entrée de jeu peser sur le film cette atmosphère suffocante, poisseuse où la violence est là, tapie, prête à sauter au cou du quidam.


Que ce soit l'élaboration photographique, sur les lumières ou sur les mouvements de caméra, Robert Siodmak nous régale de petites trouvailles à la fois techniques et esthétiques sur la majeure partie du film.

Les intérieurs sont magnifiquement travaillés. Et quelle audace notamment à la morgue, avec des scènes dans la pénombre !

Sur le scénario, les thématiques du film noir pullulent comme autant de flèches nous guidant lors d'un voyage dans les ténèbres, celles dans lesquelles pataugent les héros, hommes comme femmes, papillons se fracassant sur une lumière impénétrable. Absurdité de l'existence, tyrannie des désirs, désillusion, désamour, trahison, double jeu, échec.

Les acteurs sont excellents.
Burt Lancaster
est encore jeune et il impose sa masse athlétique avec une grande aisance naturelle. Mais comme il s'agit d'un grand comédien, il insuffle à son personnage une belle fragilité. Très émouvant. Le héros maudit du film noir par excellence !
On retient évidemment Ava Gardner,
 très vamp, très froide, sexy et inquiétante mante religieuse.
Et puis, Robert Siodmak a choisi de bien sales gueules. Jack Lambert
en est l'exemple type : un gars qu'on n'aimerait pas croiser dans une rue sombre. Jeff Corey
est une tête qui revient dans les films de cette époque, qui accroche bien la lumière. On peut même l'apprécier dans de nombreuses séries TV, comme Star Trek ou Les Mystères de l'ouest (The night of a thousand eyes).

Il n'y a au fond que la musique de l'immense Miklós Rózsa qui me déçoit. Venant du bonhomme, c'est très surprenant, on s'attend à quelque chose de plus piquant, de plus entêtant. Voilà bien le seul vrai bémol que je pourrais reprocher tant ce film me paraît exceller dans sa catégorie.

En tout cas, un des plus grands films noirs que j'ai vus jusqu'à maintenant, à l'évidence.

Trombi:
Edmond O'Brien:

Sam Levene:

Virginia Christine:

Vince Barnett:

John Sheehan? et Charles D. Brown:

William Conrad:

Donald MacBride:

Charles McGraw et William Conrad:

Harry Hayden:

Nolan Leary?

John Miljan:

Garry Owen?

Wallace Scott:

Queenie Smith:

Howard Freeman:

Ann Staunton?

? et Bill Walker?:

vendredi 19 février 2010

Elmer Gantry, le charlatan


1960

Titre original : Elmer Gantry
Titre francophone : Elmer Gantry, le charlatan

Cinéaste: Richard Brooks
Comédiens: Dean Jagger - Arthur Kennedy - Jean Simmons - Burt Lancaster

Notice Imdb

Vu en dvd




Mazette, qu'il est long! Piouuuu.... 2h30 ou 40, qui n'en finissent pas. Non qu'il soit mauvais, loin de là même, il n'aurait pas été dur de trouver la demi-heure à enlever, quelques longueurs par-ci, par-là.


Mais ce qui m'a frappé très vite, c'est que le parcours d'Elmer est quasi identique à celui de Larry dans "A face in the crowd" de Kazan. C'est pratiquement le même film, l'histoire d'un cynique, d'un charlatan, un bonimenteur qui par sa capacité à capter l'attention d'un auditoire manipule son monde comme personne. La fin est beaucoup moins corrosive ici, plus hollywoodienne et politiquement correcte. D'ailleurs, elle diminue d'autant plus la portée du film, jusque là fin et racé. Le film finit presque dans une sorte de guimauve bien pensante qui rassurera les bonnes âmes chrétiennes. Amen. "A face in the crowd" allait jusqu'au bout de son raisonnement afin de démontrer l'absurdité et l'incohérence, la forfaiture du personnage.

Ici, Lancaster (Elmer) propose un caractère peut-être tout aussi faux-cul dans la majeure partie du film, plein de contradictions mais au final aussi piégé par lui même que les autres. Il finit par croire au discours qu'il débite, au personnage qu'il se construit.

C'est ce qui est le plus intéressant. Il finit par se laisser gober par son propre mensonge. Lancaster parvient généralement à doser la part de ferveur et celle de la fausseté pour nous offrir une prestation complètement crédible et une émotion bien réelle, finalement beaucoup plus intense et concrète que celle d'Andy Griffith dans "A face in the crowd" noyé dans la parabole de sa folie. Ici le personnage de Lancaster n'est ni bon ni mauvais, il demeure très humain avec ses forces et ses faiblesses, ni plus ni moins. Le film ne juge pas.



Jean Simmons habite une pieuse femme qui a fait prendre tout son sens à sa vie dans la prédication. Elle lui donne une ampleur parfois que sa frêle constitution ne prédisposait pas à imaginer.

Face à elle surgit Lula Bains (Shirley Jones) superbe blonde à la poitrine et au menton altiers.

On notera qu'entre la sainte et la pute, il n'existe pas d'alternative à la figure de la féminité. Témoin de ce drame, Arthur Kennedy en journaliste vertueux et athée reste parfait de sobriété.

En somme un film intéressant mais beaucoup trop long et dont la distribution est l'atout majeur.

Trombi:
Dean Jagger:

Patti Page:

Edward Andrews:

John McIntire:

Hugh Marlowe:

Marjorie Stapp: