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lundi 27 août 2018

Les Ripoux



1984

Titre original : Les Ripoux
Titre anglophone : My new partner

Cinéaste: Claude Zidi
Comédiens : Philippe Noiret - Thierry Lhermitte - Julien Guiomar

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd

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Les Ripoux est une des rares comédies à avoir été couronnées du César de meilleur film. C’est étonnant. Fut un temps où pour se dégager de la critique récurrente, véritable antienne de la cinéphilie française, que le cinéma français conchiait régulièrement le genre comique, le le monde du cinéma daignait en faire la tête de gondole en quelque sorte. C’était tellement fréquent et justifié par le fait que la comédie avait pendant des décennies permis au cinéma français de manger et surtout de survivre face à l’agressivité du cinéma américain, que pendant un certain temps, la production française a voulu marquer le coup en promouvant lors de la cérémonie des Césars des comédies françaises ayant un gros succès commercial. Ce fut le cas pour Trois hommes et un couffin ou pour ces Ripoux. Parenthèse fermée, mais fallait bien l’ouvrir pour expliquer pourquoi cette gentille et agréable comédie a été affublée du titre de meilleur film français de l’année.

Les Ripoux est une bonne comédie, un film bien construit, bien écrit, plutôt bien joué, parfois même un peu émouvant, empreint d’une certaine nostalgie comme sait la suggérer Claude Zidi (on pense à certains passages très parisiens d’Inspecteur La Bavure pendant le visionnage de ces Ripoux).

Mais Les Ripoux n’embrasse pas non plus les sommets comme ont pu le faire Le Corniaud ou La grande vadrouille. Les thèmes ne sont pas des plus fracassants. On n’est pas dans la comédie grinçante, à l’italienne. Ca ne fouille pas non plus le bide. Le rythme est doux mais pas non plus percutant.

C’est une bonne petite comédie, gentiment drôle. Sa plus grande valeur réside, je crois, dans la gageure d’avoir réussi à humaniser la corruption des flics. Faire des ripoux des personnages sympathiques n’était pas une mince affaire. Avec une grande intelligence, le scénario à trois de Claude Zidi, Simon Michael et Didier Kaminka joue sur l’opposition éthique entre le vieux briscard magouilleur et le jeune débutant moraliste, avec un renversement lui aussi pour le coup très moraliste sur la fin.

Reste que le point fort du film demeure la figure tutélaire aussi bien que sympathique du géant Philippe Noiret.

Que j’adore cet homme! Cette voix, cette mine ronde, au regard si complexe, enfantin, bon, violent, si riche de nuances et de subtilités surprenantes! Notez que Thierry Lhermitte

joue très bien l’éberlué, mais Noiret est tellement bien dans son personnage, à la fois truculent et bon vivant, arrimé à ses certitudes autant qu’à des habitudes, sans doute aussi vieilles que lui, mais en même temps le personnage n’est pas non plus dupe. Il sait que sa carrière est derrière lui, que ses petits arrangements avec la pègre et les commerçants sont un petit peu minables. On le sent désabusé, le parfait opposé de son jeune collègue, tout beau tout neuf, plein d’ambition et d’illusions. La voix et l’oeil de l’acteur porte tout ce fatras avec tant d’aisance qu’il ne peut qu’émouvoir, ou du moins attendrir.

Les rôles annexes offrent l’habituel échange de bons procédés classiques, pépères, si ce n’est la bouille de Julien Guiomar,

que j’aime d’une admiration et d’un amour particuliers, un des plus beaux acteurs de seconds rôles du cinéma français de la fin du XXe siècle : rond, gigantesque, protubérant, et capable de la finesse la plus étonnante, un dessin de Franquin à lui tout seul.

La réalisation de Claude Zidi est correcte, sans plus, comme d’habitude. Il ne faut jamais attendre un beau plan de ce cinéaste, mais il n’y a pas non plus de fausses notes.

Après avoir écrit tout cela, il me faut concéder que je ne tombe pas en pâmoison devant ce film, alors que c’est typiquement le genre de comédies françaises efficaces pour lesquelles je suis un client assidu. Curieusement, j’aime bien ce film sans qu’il n’y ait la petite étincelle qui me donnerait envie de le revoir souvent. Pourquoi donc, je ne sais trop...

Trombi:
Régine:

Grâce de Capitani:

Claude Brosset:

Henri Attal:

Louise Chevalier:

Michel Crémadès:

Pierre Frag:

Jacques Frantz:

Ticky Holgado:

Cheik Doukouré:

Bernard Bijaoui: (gauche left)

François Cadet:

Jacques Ciron:

Gérard Couderc:

Georges Montillier:

René Morard:

Jacques Santi et Olivier Granier:

Abbes Zahmani:

Pascal Pistacio:

lundi 5 septembre 2016

Papy fait de la résistance




1983

Cinéaste: Jean-Marie Poiré
Comédiens: Christian Clavier - Michel Galabru - Gérard Jugnot - Martin Lamotte - Jean Yanne - Jacques Villeret - Julien Guiomar - Jacques François

Notice SC
Notice Imdb

Vu en blu-ray

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Pendant longtemps, j’ai pensé que ce film se résumait à sa distribution, à un numéro de Jacques Villeret
et à la superbe parodie finale des Dossiers de l’écran. J’avais surtout le sentiment que le film perdait le fil de l’humour par moments, comme s’il s’éteignait. Pas dans le tempo, mais dans l’intensité, le comique se mettant en retrait pour une aventure qui n’était pas non plus des plus intenses. Dans une certaine mesure, j’ai encore ce goût là la bouche.

Pourtant, j’ai envie de nuancer et de souligner que l’ensemble se tient bien, que le rythme est plutôt bon et que les dialogues sont parfois savoureux. Surtout, j’ai éprouvé un plus grand plaisir lors de cette revoyure.

J’ai l’impression qu’avec l’âge je suis de plus en plus sensible à la richesse du casting. Il est phénoménal. J’ai siroté chaque apparition avec une gourmandise jusque là jamais éprouvée. Il y a une flopée de comédiens secondaires qui sont ici très bons.

J''ai envie de commencer par Julien Guiomar, un dieu pour moi. Il a nagé en eaux troubles, s’est coltiné à de nombreuses comédies populaires et apporte systématiquement une plus-value énorme : je l’adore.
Julien Guiomar
Jacques François est aussi de cette race. Ce sont des comédiens physiques, dont la gueule et la voix sont des petits joyaux qui donnent au film des couleurs rares.
Jacques François
Michel Galabru trouve ici aussi un rôle à sa mesure, rond, pittoresque avec cette gouaille adorable qu’il a toujours. Y a-t-il un autre Galabru? Non, specimen non pas rare mais unique, trésor national.
Michel Galabru
On affuble systématiquement Jacqueline Maillan du même rôle : une femme loufoque, paumée dans un monde parallèle où elle semble se promener avec bonheur, seule. Ici encore elle fait preuve d’une tendre naïveté à laquelle elle ajoute une pincée d’amour de soi qui sied à toute diva qui se respecte.
Jacqueline Maillan
Quelques membres du Splendid font des apparitions remarquées qui ne sont pas sans saveur : je pense à Thierry LhermitteMichel Blanc et Josiane Balasko bien entendu.

Christian Clavier est égal à lui même, peut-être un peu moins defunèsien que sur d’autres films. Voilà bien un acteur qui a beaucoup à gagner à freiner ses élans naturels. Il est plutôt bon acteur dès lors qu’il se maintient dans une saine sobriété.
Christian Clavier
Au contraire, Martin Lamotte n’est jamais aussi bon que quand il fait le clown. Entre le coiffeur efféminé et le super Dupont d’opérette, il a de quoi s’amuser ici.
Martin Lamotte
On pourrait dire exactement la même chose pour Gérard Jugnot, son collabo hystérique est irrésistible. Une tempête, dans un verre d’eau, inquiétant d’abord, ridicule ensuite. Le comédien est excellent, laissant aller son personnage à une démonstration vaine, beuglante, de l’arrivisme le plus nauséabond.
Gérard Jugnot
Je ne vais pas faire le tour de chacun, du très bon Roland Giraud ou Dominique Lavanant etc, ils sont trop nombreux encore, mais je m’en voudrais de quitter la distribution sans évoquer Jean Yanne, sans doute venu là pour cachetonner. Malgré ses impératifs fiscaux, cet homme avait quelque chose de différent. Lui aussi est unique en son genre. Doté d’une intelligence supérieure, d’un esprit très pertinent et d’une dose de cynisme suffisante pour complexer un grand patron du CAC40, il usait de ses talents créatifs aussi bien à l’écrit qu’à l’oral. En l’occurrence ici, ce sont des dons de comédiens qui sont mis à contribution. Il incarne un fieffé salaud. Plus moraliste que cynique, sa personnalité et son humour ironique transparaît évidemment dans ce rôle de collabo lâche. Sa prestation fielleuse est courte mais tape juste.
Jean Yanne
Si le corps du film érige surtout un film comique historique sur un rythme trépidant (avec toutefois des baisses de tension dans l’humour), avec une tonalité somme toute classique, la fin tourne sur la toute fin à une véritable parodie, dans un délire paroxystique guignolesque. Et aujourd’hui comme hier, c’est devenu pour moi le moment le plus exaltant, un climax explosif, où l’absurde et l’enthousiasme des comédiens l’emportent, formant par conséquent une sorte d’exutoire totalement jouissif.

Cette petite cerise peut me faire oublier les tout petits trous d’air du gâteau.

Trombi:
Jean-Claude Brialy:

Jean Carmet:

Bernard Giraudeau:

Thierry Lhermitte:

Josiane Balasko:

Michel Blanc:

Roland Giraud:

Dominique Lavanant:

Roger Carel:

Carole Jacquinot:

Alain Jérôme:

Patrick Petit-Jean:

Jeffrey Kime:

Jean-Paul Muel:

Pauline Lafont et :

Bruno Moynot: (gauche, left)

Franck-Olivier Bonnet: (gauche, left)

Jean-Pierre Clami:

Peter Wollasch: (centre center)?