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lundi 10 mars 2014

Voyage sans retour



1950
Alias: Where danger lives
Alias: Voyage sans retour

Cinéaste: John Farrow
Comédiens: Robert Mitchum - Claude Rains - Faith Domergue -

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd



Un petit noir avec Robert Mitchum, ça se tente.

Malgré les petites ratures sur le papier, on en a pour son argent : du Robert Mitchum bien mitchumien, avec les yeux tombants et la banane chahutée par les embrouilles, une nana à problèmes, un piège à cons bien crasseux, une fatalité bien costaude, déveine absolue. Les héros creusent leur tombe avec une drôle de vigueur ! Le vrai bon film noir !

Les derniers John Farrow que j'avais vus ne m'avaient pas paru bien composés, filmés sans imagination, pas toujours très équilibrés dans le rythme. Or, celui-ci est très bien réalisé. Certes, John Farrow ne nous sert pas de très grands moments de cinéma, mais quelques plans par-ci par-là dénotent une bonne maîtrise des codes du film noir. D'autre part, le rythme est excellent. La lecture de cette histoire est d'une belle fluidité.

Très efficaces, le scénario comme la mise en scène sont toujours très soigneux pour décrire une évolution bien "noire", bien dépressive. Dans leur lente descente en enfer, les deux héros rencontrent toute l'Amérique moyenne, de la plus sympathique à la plus répugnante. À chaque étape, c'est à un pan de l'humanité qu'ils ont à se confronter mais, enfermés dans leur course folle, bons et méchants ne font plus qu'une seule et même figure, celle du danger, la mort assurée. Et les deux personnages de courir de façon encore plus effrénée, jusqu'à un destin qu'on devine sale.

En fait, le gros problème de ce film est Faith Domergue. Ce n'est pas qu'elle soit foncièrement mauvaise, mais elle n'a pas une once de charme. Je ne sais pas ce qui cloche chez cette jeune femme, ses yeux un peu mornes ? Autant cette trogne de cocker fatigué va comme un gant à Robert Mitchum, autant chez cette actrice c'est d'une grande tristesse. Son rôle n'est pas évident et elle assure l'essentiel : plutôt crédible, sans excès. Seulement, elle ne dégage rien. C'est d'autant plus frappant qu'elle est face à un monstre de charisme.

Robert Mitchum peut jouer n'importe quoi. Ici, il est censé être un chirurgien. Il a autant l'air d'un chirurgien que moi d'un biniou... et on s'en fout. Totalement. Il avale l'écran. Il fait partie de ces types qui attrapent la lumière sans qu'on sache bien le pourquoi ni le comment.

Si vous n'êtes pas sensible à la mitchumitude suintante du film, vous trouverez sans doute pleine satisfaction (sur un temps très court, il est vrai) lorsque Claude Rains fait son petit numéro d'artiste, en tout point goûtu. En ce qui me concerne, sa scène est un délicieux petit moment, il est parfait, obséquieux, méchant, perfide, dégénéré, sa diction et son attitude au millimètre!

En somme, un petit noir pas mal du tout, recelant quelques bonnes petites scènes et qui valent à elles seules le coup de rétine, assurément!

Trombi:
Maureen O'Sullivan:

Ralph Dumke:

Harry Shannon:

Philip Van Zandt:

Tol Avery:

Julian Rivero:

mercredi 13 novembre 2013

Robert Mitchum



2003

Auteur: François Guérif
Editeur: Denoël

Notice SC

  • ISBN-10: 2207254143
  • ISBN-13: 978-2207254141





Lu en novembre 2008:

Désolé, mais pour moi une biographie, c'est autre chose que de citer les critiques et les articles de magazines. Dramatique, comment ce bouquin ose aligner autant de citations sans produire un truc un tant soit peu personnel. C'est ennuyeux.

François Guérif s'est largement contenté de suivre la filmographie et de nous pondre ce qui ressemble à un dossier de presse présentant quelques commentaires et anecdotes sur chaque film.

On a l'impression que l'auteur reste en marge de son sujet, de l'acteur, un peu à l'image de Mitchum lui même. Ce ne doit pas être évident d'écrire sur Mitchum, un personnage pas vraiment expansif, qui se raconte. M'enfin, on s'attend à une recherche, à une tentative du moins de la part d'un chercheur.

Sinon dans le cas où il ne trouve rien, disons que j'aurais aimé un peu plus de personnalité dans le texte, une tentative plus poussée d'aller à la rencontre du mythe Chum. François Guérif aurait pu exprimer ce que lui pense de Mitchum, de ses films. Même pas.

Sans doute un livre de commande. Un bouquin feignant. Vous pouvez passer votre chemin.


lundi 19 novembre 2012

Rivière sans retour



1954 

Titre original : River of no return
Alias: Rivière sans retour

Cinéaste: Otto Preminger
Comédiens: Robert Mitchum - Marilyn Monroe - Rory Calhoun

Notice Imdb

Vu en dvd




Sauvagerie chaude et humide, cette aventure allie quelques extravagances à certaines certitudes. Elle donne au public un mélange curieux, entre l'hommage humble à la nature toute puissante et le regard fasciné, un brin salace par moments, dès qu'il s'agit de tourmenter l'icône Marilyn, autre "nature" à dompter.

Car c'est bel et bien sur cette thématique que porte le film : la lutte, le combat dans toutes ses acceptions : celle de l'homme contre la nature sauvage, celle de la civilisation qui cherche à s'imposer face à l'environnement désordonné, ou celle de l'homme face à sa propre animalité, celle du bien et du mal, celle du chasseur face à son gibier ou bien encore celle de l'homme face à la femme-objet.

La rivière se révèle aussi difficile à mater que la bête qui sommeille en nous, prête à bondir et nous faire perdre tout ce que la civilisation s'est acharnée à construire, siècle après siècle, morale après morale, pensée après pensée, loi après loi, tout ce que la vie en communauté a voulu éroder de violent en chacun de nous. Finalement, les périls auxquels sont exposés les héros viennent autant des indiens vengeurs, traces éloignées de ces peuplades hostiles qui hantent les pires cauchemars des conquérants européens, que des rapides, miroirs des pulsions humaines, bouleversants, tourmentés, foutus remue-méninges, machines à laver les egos qui dépassent, à la rudesse aussi neutre qu'implacable. Le danger se révèle autant dans les rencontres malvenues du hasard, celles qui voient se ramener les mauvais garçons, les routards à la gâchette aussi faciles que la braguette, comme dans le cynisme égoïste d'un bellâtre, vénal, capable de risquer la vie d'autrui pour le pognon.


Tout est là : Marilyn Monroe essaie par amour et compréhension aveugle de sauver son magouillard d'amant face à la froide et déterminée vengeance qui nourrit la figure inflexible du pionnier Robert Mitchum, droit dans ses santiags et décidé d'appliquer la loi tout américaine de l'Ouest, celle des bras aux manches retroussées par le dur labeur contre la chemise en flanelle pleine de cartes de poker et de dés pipés. S'affrontent ici l'Ouest chrétien encore jeune, neuf, à la simplicité virginale, où la loi du Talion règne, admise faute de mieux et l'Est, toujours de plus en plus européanisé, embourgeoisé. La rudesse du paysan face à l'âpreté au gain du marchand ou du capitaliste.


Le héros joué par Mitchum est à l'image de l'Américain des premiers temps, le mythologique, celui qui pousse la charrue et plante son maïs, son fusil en bandoulière pour chasser les intrus à plumes. Ses valeurs s'appuient sur les deux Testaments, on prie les morts et le Seigneur, le père adore son fils d'un amour viril et peu démonstratif, où une main passée énergiquement dans les cheveux du gamin suffit à combler de reconnaissance ce dernier.

Si tant est que le père demeure l'incarnation du héros, homme courageux, droit, fort et toujours juste. Quand le môme apprend que son paternel a fait de la tôle pour avoir tiré sur un homme dans le dos, c'est cet aspect lâche qui brise toute admiration. Et il faudra un enchaînement tragique mais heureux de situations sur la fin du film pour qu'une cohérence salutaire vienne soulager le bambin et qu'il comprenne enfin son père. Au bout de la rivière, la famille meurtrie, socle de la société américaine puritaine, se retrouve à nouveau, recomposée par les évènements, par l'initiation que recèle la confrontation à la nature, rude mais juste, comme un arbre, une tempête... ou comme un Robert Mitchum en colère.

Ce dernier n'en est pas moins homme. Ses failles sont aussi édifiantes, sincères faiblesses qui en font un véritable homme, non comme l'image ou le symbole que l'esprit puritain aimait à vanter, mais comme un être commun, capable du pire (tuer, se laisser aller à la vengeance, violer, etc.). Ces démissions périodiques nous font comprendre que le bien-être, le salut ne vient que de la famille, de l'amour et de la justice. Amen hollywoodien qui a quelque chose d'hypocrite compte tenu de la complaisance que le film affiche souvent vis à vis de cette morale.


C'est tout le sel de beaucoup de ces productions pour le moins ambiguës que les studios ont su proposer pour notre plus grand plaisir. En gros, le film est une fable moralisatrice, qui prend quelques libertés de ton de temps en temps. Sous ses airs de sermon dominical et cul-cul la praline, s'échappent ici et là des sortes de râles immoraux, de convulsions qui viennent souvent de cette femme (toutes des salopes? Non, pas maman!) que joue Marilyn Monroe et que la caméra de Preminger capture disons dans des positions humiliantes, à la sexualité exacerbée, avec une attention qui chagrinera les moins féministes des spectateurs : ballottée, la chemise déchirée par l'indien bestial, mouillée par les flots impétueux, à demi violée par Mitchum, scrutée la bave aux lèvres par tous les hommes, Marilyn est le joujou des mâles davantage que de la rivière.


Marilyn mettait la gaule au monde entier, symbole de la féminité la plus bouillonnante, et il apparaît évident que les scénaristes et les studios ont voulu satisfaire les fantasmes du public masculin en lui faisant endosser un personnage qui a quelque chose de sadien, de Justine, certes de loin, mais bel et bien de femme objet des convoitises bistouquettatoires.

Plus simplement, on pourra surtout se satisfaire de la voir interpréter une vraie femme, une femme de caractère, pas trop conne malgré cette cécité vis à vis du bad-guy dont elle s'est amourachée au départ. Justement, pétrie d'amour, elle n'en demeure pas moins forte, rebelle, d'une souplesse et d'une intelligence qu'on ne lui a pas vues être dotée par ailleurs. Enfin Marilyn ne joue pas une petite fille perdue dans ses rêveries infantiles!  Si vous voulez découvrir une autre Marilyn, c'est l'occasion parfaite de vous défaire de cette image d'ingénunuche. Certes, elle reste entourée de vicelards, aux turgescences plus ou moins prononcées, mais elle campe également le rôle de mère, pendant correct à la figure idéal de Papa Mitchum, pour que le "tout est bien qui se finit bien" émerge comme il se doit avant le "The end". Le scénario n'oublie pas de lui faire quelques ritournelles bien senties, plaisantes à souhait, le plus souvent mélancoliques, parfois un peu plus enjouées mais toujours chauffées par la caresse de sa voix, accentuant la sensualité qui domine le film.


Un film complexe en fin de compte, à la narration très efficace, ce qui ne surprend guère avec Otto Preminger aux manettes, une histoire d'un rare équilibre, d'une logique imparable, surtout un film qui sent la chair, le feu de bois accessoirement, un peu la terre aussi et l'huile de cervelle, un film plutôt brillant, pas juste un western comme un autre. Je ne comprends toujours pas l'espèce de mésestime dont il semble souffrir auprès des cinéphiles. Ou alors, je me fais des idées?


Trombi:
Rory Calhoun:

Tommy Rettig:

Murvyn Vye:

Douglas Spencer:

 John Doucette: (cravatte du centre)

lundi 7 décembre 2009

Macao



1952

Cinéaste: Josef von Sternberg
Comédiens: Robert Mitchum - Jane Russell - William Bendix - Gloria Grahame

Notice Imdb

Vu en dvd




De Von Sternberg, je m'attendais à beaucoup mieux. La mise en scène est parfois très simpliste. Les décors sont souvent trop voyants. Ça sent le studio, le clap, le perchiste et les éclairagistes derrière la caméra. Le faux Macao peine à prendre vie.

Les éclairages ou les accessoires démontrent comme un manque de moyen. C'est très étonnant de superficialité visuellement.

Par contre le casting est bien goûteux. J'ai passé le film à baver sur les jolis minois et corps de Jane Russell. J'en ruisselle encore.




Cette femme n'est pas à proprement parler "belle", mais nom d'un chien, elle en a, du chien, qu'elle est bandante mazette! Bien en chair et dotée d'un regard de biais qui me sied, méchamment sexuel, il n'est pas étonnant qu'elle ait déchaîné des foules de mâles membres prêts à semer des litres d'hommages devant ses photos et ses films.




Mais Robert Mitchum n'est pas en reste. Il fallait bien ce grand escogriffe à la gueule encore moins académique pour lui rendre la pareille dans une sorte de manège phéromonal. Encore une fois, sur un texte et un personnage que nous qualifierons de moyen pour être poli, il parvient à créer quelque chose de très évocateur, très animal, un être de chair et de sang. Parce qu'avouons que l'histoire n'est pas bien emballante.

On regrette la trop faible participation de Gloria Grahame que Von Sternberg a très mal filmée. Il loupe quasiment tous les gros plans sur sa bouche bougonne et ses mimiques encore plus sensuelles que celles de Russell. Incapable! Sabotage!
Gloria Grahame
Avec William Bendix qui promène ici encore sa mine bonhomme et son phrasé chuintant, fort sympathiques,
William Bendix
on peut donc dire sans se tromper que le film tient uniquement par la présence de ses comédiens, sur qui sans doute la production a échafaudé un semblant de scénario et de décors aux allures de film presque noir.

On regrette encore plus le recadrage opéré sur le dvd Warner. Les contrastes prennent une vilaine droite, c'est moins net, c'est plus éclatant et comme passé, abîmé. Pas loin d'être dégueulasse. C'eut été une bonne idée de ne pas épargner seulement le générique par exemple.

Trombi:
Thomas Gomez:

Vladimir Sokoloff:

Brad Dexter:

Philip Ahn:

Harold J. Kennedy: