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mercredi 5 juillet 2017

Pinot simple flic



1984

Titre original : Pinot, simple flic

Cinéaste: Gérard Jugnot
Comédiens: Gérard Jugnot - Fanny Bastien

Notice Imdb
Notice SC

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Ce film m’a toujours laissé le cul entre deux chaises. Déjà à sa sortie, j’avais eu ce sentiment de ne pas savoir réellement quelles étaient les intentions de Gérard Jugnot (acteur et réalisateur mais également co-scénariste sur ce film) et de ses deux comparses dans l’écriture. Aujourd’hui encore, je n’arrive pas à définir ce film. Le parti pris comique est évident, mais le portrait sociétal est d’un glauque! Oui, le fond est foncièrement attristant. Est-ce un souci de réalisme? Gérard Jugnot a-t-il voulu créer une sorte de comédie réaliste, ou plutôt, un peu à l’image de la comédie italienne, une satire très sombre par le biais de situations presque grotesques?
Quoiqu’il en soit, le personnage de Pinot, joué par Jugnot
lui même, est abordé d’abord sous l’angle franchement comique et peu à peu une sorte de gravité, sinon romantique au moins morale, l’emplit jusqu’à l’obsession, la colère et même jusqu’à des actes héroïques surprenants. Il y a bien une jolie progression du personnage. Le comédien en profite pour faire montre de la très large étendue de ses talents. A l’époque, je me demande même si ce n’est pas le premier film dans lequel on peut apercevoir de cette palette.
Autour de lui gravitent des comédiens plus ou moins expérimentés, parmi lesquels Pierre Mondy.
Il ne fait qu’une trop brève apparition à mon goût pour qu’elle soit aussi marquante qu’on l'espérait. Jean Rougerie
pour sa part a beaucoup plus à se mettre sous la dent, accompagnant Pinot dans ses missions extérieures. Toujours aussi bon, le comédien profite de son physique et de sa voix hors-pair pour asseoir un comique efficace. J’aime le petit rôle amusant de Gérard Loussine,
un acteur qu’on voyait fréquemment à la télé dans des émissions comme Les jeux de 20h ou L’académie des 9 et qui a un peu disparu des écrans malheureusement.
La prestation de Fanny Bastien
est convaincante. Ce film aurait pu marquer un début de carrière plus flamboyant, ce ne fut pas vraiment le cas. Sa filmographie est maigrelette mais pas non plus famélique, correcte, disons qu’elle semble peu en rapport avec le talent de l’actrice, on l’aurait pensée plus grasse.
On suit donc avec un certain plaisir le quotidien de Pinot, ce simple flic, dans l’aventure banale de tous les jours, avec les petits tracas de cette police pataugeant dans la France d’en bas, très bas, pauvre, camée, violente. Le portrait qui est fait du pays est relativement misérable, voire misérabiliste. Difficile d’y trouver matière à positiver un chouïa comme on pourrait s’y attendre dans une comédie réaliste. La charge est rude, ténébreuse.
Encore ce fichu malaise, cette comédie trop sombre, cette inadéquation fondamentale qui me chiffonne : pourquoi avoir assombri le film à ce point caricatural? On passe effectivement les bornes de la crédibilité, peut-être pour rendre le sentiment amoureux de Pinot plus beau, plus angélique encore car né sur un monceau d’immondices, sur la lie de la société? Plus fantasmagorique alors du coup? Parce que le réel, même au bas de l’échelle n’est ni noir, ni blanc, il est totalement bariolé, plein de nuances que le film oblitère complètement.
Restent quelques gags, des intentions louables et de très bons comédiens. Dans l’ensemble, Pinot, simple flic est un bon film.

Trombi:
Patrick Fierry:

Jean-Claude Brialy:

Claire Magnin:

Carole Jacquinot:

Pascal Légitimus et Raymond Aquilon:

Didier Kaminka:

Charles Nemes:

Patrice Leconte:

Jean-Claude Bouillaud:

Jean-Marie Poiré:

Philippe Galland:

Guy Laporte:

Roger Trapp:

Perrette Souplex:

Mahmoud Zemmouri:

Pierre Frag:

Sim:

Arielle Sémenoff:

Alain Doutey:

Jean-Claude Islert:

Dane Porret:

Michel Caccia: (left gauche)

Pierre Aknine(left gauche):

Patrick Massieu:

Dominique Reymond (droite, right)

Brigitte Verbecq, ? Christoph Clark et Fanny Bastien:

?, Patrick Blondel, Gérard Jugnot et ?:

jeudi 4 mai 2017

On aura tout vu



1976

Titre original : On aura tout vu

Cinéaste: Georges Lautner
Comédiens: Pierre Richard - Miou-Miou - Jean-Pierre Marielle - Henri Guybet

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd

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Incroyable que deux films ayant pratiquement le même canevas scénaristique soient sortis en même temps : On aura tout vu et Attention les yeux sont en salle en 1976 et racontent les déboires d’un jeune cinéaste obligé de tourner un porno pour enfin faire ses preuves sur grand écran. Avec tout ce que cela peut représenter de sacrifices : amour-propre, idéal artistique, répercussions sur l’entourage.

Si Attention les yeux met l’accent sur la caricature, sur les aléas du tournage proprement dit, On aura tout vu préfère se concentrer sur les conséquences intimes pour le réalisateur. Son couple est mis en péril par l’opportunité de faire un porno. Miou-Miou
joue la petite amie du réalisateur incarné par Pierre Richard.

Leur relation est très marquée par leur époque, je trouve : pas encore imprégnée du cynisme que la crise économique va progressivement insuffler à la société française. La difficulté à trouver du boulot, à construire une carrière professionnelle n’est pas encore aussi prégnante que de nos jours. Jamais évoqué. Au contraire, la jeune femme est obsédée par ce qu’elle considère comme une trahison innommable, comme si Pierre Richard allait commettre un crime moral à l’égard de lui même en tournant un film dégueulasse. Il y a là un regard moraliste posé sur le cinéma à quéquettes et foufounes qui en dit long tout de même. Je me demande vraiment si l’on pourrait envisager de faire ce film aujourd’hui où les chômeurs prennent ce qu’on leur donne pour pouvoir faire becqueter la famille. Il y a là un regard un brin puritain aussi qui surprend de la part de cette jeunesse “libérée” par 68, une incohérence fondamentale annonciatrice des interrogations idéologiques à venir. Intéressant finalement, ce petit film, même si on le regarde d’un point de vue politique en somme.

Mais là n’est pas l’essentiel : la comédie est toute simple. Parce qu’elle est assez efficace. Certes, il y a peut-être une sorte de ventre mou au milieu du film où se concentre le plus acharné des combats entre Miou-Miou
et Pierre Richard.
Le chantage affectif qu’elle met en place tourne à une véritable confrontation pas loin d’être pathétique, notamment au moment des essais en pré-production : la jeune femme veut tourner dans le porno de son petit copain pour l’obliger à abandonner le projet. Elle doit faire des essais de lecture toute nue, puis quelques photos suggestives avec son futur partenaire à l’écran. Il s’en dégage une scène particulièrement glauque qui crée un malaise là où on s’attendrait plutôt à vouloir de la légèreté, de la vie, du rire. Si l’on suit la logique du scénario, c’est tout à fait cohérent néanmoins, l’avilissement étant l’angle par lequel Miou-Miou entend déstabiliser Pierre Richard.

M’enfin, outre que cela produit une atmosphère pesante, la scène est longue, créant une rupture dans le rythme qui me parait un peu préjudiciable. Heureusement, le tournage arrive, avec une participation plus importante d’un troisième larron, Henri Guybet.
Avec lui c’est un autre pan du film, beaucoup plus comique qui est en jeu, quelque chose de plus basique, de plus traditionnel peut-être dans l’humour, mais plus rafraîchissant à coup sûr : ça fonctionne. Guybet est co-auteur du scénario original, une histoire d’amour très tendre, romantique à souhait et platonique. Il ignore la métamorphose en un scénario pornographique des plus cradingues. Comme il a longtemps ignoré cette vérité, il a obtenu de sa patronne (Renée Saint-Cyr)
le prêt de sa villa de la Côte d’Azur pour le tournage et, en échange de bons procédés, lui a promis un petit rôle pour sa jeune fille très timide. La situation est naturellement piquante à souhait, vous en conviendrez. Par conséquent, cette dernière partie prend du volume sur le plan comique.

En parallèle à toutes ces histoires, le fil conducteur reste la production d’un film porno. Là entre en scène la figure du producteur cynique en la personne de Jean-Pierre Marielle,
magistral. Encore une fois haut en couleur, il fanfaronne, il vitupère, il claironne à merveille. La rencontre entre le producteur cupide et la bourgeoise entrepreneuse est savoureuse.

On notera également le petit rôle amusant légué à la toute jeunette Sabine Azéma dans son premier film. De fait, tout ce petit monde s’ébroue dans une comédie rigolote, au rythme plaisant.

Bien évidemment, la comparaison avec Attention les yeux interpelle, mais rapidement l’avantage revient légèrement à la comédie de Lautner pour sa maîtrise technique, sa plus grande richesse en détails dans la mise en scène et mettant beaucoup plus généreusement en valeur les acteurs.

Et puis sans doute l'équilibre parfois malin du scénario de Francis Veber, sans compter quelques dialogues pas piqués des hannetons (je n'avais pas utilisé cette expression depuis octobre 1987, applaudissements) font que ça balance au final du côté d'On aura tout vu.

Trombi:
Gérard Jugnot:

Jean Luisi:

Valérie Mairesse:

Francis Lax:

Michel Blanc:

Christian Clavier:

Gérard Chambre:

Arlette Emmery

Jean Michaud:

Maitena Galli:

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