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dimanche 11 novembre 2012

La Bandera


1935 
Alias: La grande relève
Alias: Escape from Yesterday


Cinéaste: Julien Duvivier
Comédiens: Annabella - Jean Gabin - Robert Le Vigan - Raymond Aimos - Gaston Modot - Margo Lion - Pierre Renoir - Charles Granval - Viviane Romance

Notice Imdb

Vu en salle (Cinémed 2012)



Que j'avais hâte d'aller me jeter sur les fauteuils du Corum de Montpellier pour découvrir grâce au Cinémed 2012 cette "Bandera" restaurée! Un film de Julien Duvivier avec Jean Gabin, à ces deux seuls noms, cela promettait monts et merveilles! J'avais vu le film quand j'estois tout petit bonhomme, si petit que je n'en ai gardé aucun souvenir précis. J'étais tout neuf, avide de voir et suis sorti plutôt frustré, déçu par l'histoire, la mise en scène et par à peu près tout du film, comme s'il m'avait posé un lapin... un fennec en l'occurrence.

Il a l'image d'un grand classique, figure en bonne place dans les ouvrages cinéphiles, une bonne presse qui me laisse perplexe parce qu'enfin... qu'apporte-t-il? Des émotions? A d'autres. Elles sont courtes.

Avant la projection, le présentateur nous a promis un film de guerre sur la recherche de l'oubli. Oui, peut-être en effet que Pierre Gilieth (Jean Gabin) est prisonnier de cette obsession, liée à une question de survie (l'homme est un criminel qui pour échapper à la police s'engage dans la Légion Étrangère), mais cette thématique est-elle suffisante pour engendrer un grand film? Pour maintenir une tension, oui, je l'admets volontiers : Fernando Lucas, le personnage incarné par Robert Le Vigan, est toujours là pour rappeler à Gilieth son passé et créer une sorte de suspense continu.

A noter encore une fois que Robert Le Vigan sur-alimente son personnage d'une folie, physiquement visible, dans son sourire démoniaque, son regard halluciné, sa voix théâtrale. Cet acteur fascine beaucoup pour sa trajectoire politique, il faudrait s'attacher plutôt à décrire son jeu et l'importance qu'il a eu dans le cinéma français de l'entre-deux-guerres. Sur le fil du rasoir, sa prestation est très souvent proche du déséquilibre, près de tomber dans le ridicule, mais pour ma part, j'apprécie sur ce film qu'il ne décroche pas complètement, mais je comprendrais que d'autres le trouvent à la limite du supportable.

Je ne sais pas si nous devons la présence d'Aischa la Slaoui (Annabella) au roman d'origine de Pierre Dumarchais alias "Pierre MacOrlan" ou bien à ces adaptateurs Julien Duvivier et Charles Spaak. Une chose est sûre, elle apporte une touche féminine et romantique censée contre-balancer le rapport de force entre Gilieth et Lucas. Néanmoins, cette histoire d'amour a quelque chose d'artificiel. On pense aux contemporains Josef von Sternberg et Marlène Dietrich. Annabella a du mal à rendre crédible cette fille. La copie n'est pas des plus étincelantes. D'autre part, la relation avec Gilieth n'est pas vraiment émouvante. En tout cas, elle ne m'a pas touché.

Peut-être sent-on beaucoup trop facilement le destin funeste de ce couple dès le départ? D'ailleurs, à ce titre il faut d'évidence placer ce film dans la catégorie "film noir". Le prologue urbain et nocturne, les éclairages de Jules Kruger, les décors de Jacques Krauss ainsi que les cadrages de Julien Duvivier placent d'entrée de jeu le personnage de Gilieth (et donc tout le film) dans une trajectoire déclinante, très "noir". Pas de doute là dessus. Sans doute le passage du film que j'ai le plus apprécié.

De plus, la sincérité de Gilieth à l'égard d'Aischa apparait sensiblement bancale, le personnage devient trouble et l'on est moins attaché à son devenir.

Le final me pose problème également, j'estime qu'il n'apporte pas grand chose, disons qu'il dessine une trajectoire convenue et surtout que la réalisation de Julien Duvivier montre des signes de faiblesse, une théâtralité ennuyeuse qui a pu à l'époque porter une certaine émotion mais qui de nos jours semble chargée d'une outrance grassouillette, fanée, dans le péremptoire plus que dans la conviction. C'est dommage. Je suis même un peu triste, car je me faisais une vraie et belle joie, j'aime tellement Duvivier que j'étais persuadé de kiffer grave ma race. Et je me retrouve le bec dans l'eau. Fait chier...

mardi 1 février 2011

Panique



1947
alias : Panic

Cinéaste: Julien Duvivier
Comédiens: Viviane Romance - Michel Simon - Max Dalban - Émile Drain

Notice Imdb
Vu en dvd



Julien Duvivier, Michel Simon et Georges Simenon : avec ce trio, difficile d'éviter le bon film, voire le très bon. Je n'ai pas lu "Le testament de M. Hire" de Simenon, par conséquent je ne sais pas à qui l'on doit l'aboutissement de cette histoire.

Quoiqu'il en soit, la façon dont elle formalise la rapide dissolution du vernis policé de ces habitants qui laisse apparaître toute la bêtise et la férocité avec laquelle ils manifestent une haine imbécile et animale à l'encontre d'un individu différent, en marge et donc facilement identifiable comme bouc émissaire, cette manière que le film a de décortiquer l'évolution de ces personnages est magnifiquement maîtrisée dans une écriture toujours équilibrée mais également grâce à une ingénieuse mise en scène de Julien Duvivier. On pense immanquablement à "M" ou plus encore à "Fury" de Fritz Lang mais la patte Duvivier est bien présente.

Bien que je ne la connaisse pas véritablement, je la subodore : Les champs / contre-champs qui situent bien les relations entre les personnages (affrontements, dépendances, sentiments, etc.), les cadrages qui permettent de filmer deux actions simultanément,

le travail pictural d'une photographie d'un beau noir et blanc qui découpe admirablement les personnages,

le dynamisme du montage qui organise les différents tempos des scènes, la direction des acteurs qui semble très efficace avec un certain naturalisme et le jeu des comédiens qui est canalisé, sobre et direct.

Des comédiens, je ne suis pas étonné de trouver ahurissante la prestation de Michel Simon.

Ce type est extraordinaire de naturel : il respire la simplicité. L'impression qu'il ne joue pas, mais vit son rôle s'impose d'emblée, inaltérée.

Viviane Romance

est une actrice que je ne connais pas. Je n'ai pas que peu de souvenirs d'elle dans "La belle équipe" que j'ai vu il y a bien trop longtemps. Ici, je la trouve très juste, très fine surtout dans les dernières scènes où elle doit exprimer un trouble profond entre mauvaise conscience et amour pour sa crapule.

Au delà de sa gentille frimousse, elle fait preuve d'une sureté de jeu assez remarquable.

Le regard acéré de Georges Simenon sur la petitesse d'esprit, la lâcheté ou la connerie des petites gens, la facilité qu'ils ont à sauter sur la moindre apparence pour juger et condamner ce qu'ils ne comprennent pas est en tout point formidablement mis en image. La réalisation de Julien Duvivier transpire et étale sa classe, sans arrogance ni esbroufe. Juteux!

Trombi:
Max Dalban:

Michel Ardan:

Lita Recio:

Marcel Pérès:

Suzanne Desprès:

Fernand Dally:

?:

?:

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jeudi 8 octobre 2009

Chair de poule



1963
alias : Highway Pick-Up

Cinéaste: Julien Duvivier
Comédiens: Georges Wilson - Catherine Rouvel - Jean Sorel - Robert Hossein

Notice Imdb

Vu en dvd




Le générique ne peut qu'être salué par des interjections admiratives : Duvivier (au scénario et à la réalisation), Barjavel (au scénario), les frères Hakim à la production, Delerue (à la musique) et De Lamothe (aux décors). Casting excitant. Je ne connaissais rien du film, j'ai donc découvert un scénario qui se rapproche étrangement d'Ossessione de Luchino Visconti et James Cain. Ici le vagabond est remplacé par un évadé de prison, Robert Hossein.

Le propriétaire du resto-relais est joué par un formidable Georges Wilson, de loin le plus remarquable de la distribution.

Sa femme, qui n'a qu'une idée en tête, se faire la malle avec les économies cachées de son mari, est interprétée par Catherine Rouvel,

un peu juste à mon goût, manquant de nuances dans les changements de registre que son personnage faux et manipulateur lui fait prendre à plusieurs reprises. Robert Hossein ne m'a jamais impressionné jusqu'à maintenant, ni déplu d'ailleurs et cela n'est en rien changé après le visionnage. Il joue un personnage intègre, droit et néanmoins tenté par la chair, sensuelle, de la patronne.

On est tout de même loin de la sexualité exacerbée que Visconti avait su mettre en image. C'est bien plus le pognon qui mène le couple par le bout du nez.

Film noir à la française, il aborde également la thématique de la violence sourde puis éclatante des culs-terreux avec l'intrusion d'une rencontre "ok-corralienne" vers la fin du film. D'ailleurs, s'il y avait un reproche à faire au film, ce serait bien la gestion du rythme par l'écriture scénaristique. Il est un peu trop long et perd un peu trop de temps sur des personnages annexes. A ce propos, je ne connaissais Jean Sorel que de nom. Son physique et son jeu ordinaires n'ont pas éveillé ma curiosité malheureusement.

En somme, on se retrouve avec un film qui promettait mais n'atteint que difficilement ses objectifs. C'est bel et bien un film noir, à l'ironie profonde, teintée d'amertume, mais le casting ne fait pas d'étincelle et le film s'étire trop en longueur.

Trombi:
Jean Lefebvre et Lucien Raimbourg:

Robert Dalban :

Sophie Grimaldi :

Maurice Nasil:

Armand Mestral:

Nicole Berger :
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