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vendredi 1 juin 2018

Buffet froid



1979

Titre original : Buffet froid

Cinéaste: Bertrand Blier
Comédiens: Michel Serrault - Gérard Depardieu - Bernard Blier - Jean Carmet

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd

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La première fois que j’ai vu ce film a été un choc, comme une révélation. La fluidité du récit, pourtant alambiqué et surréaliste m’a frappé. Durablement impressionné par la hardiesse du scénario et sa capacité à repousser les limites du réel tout en maintenant un semblant de réalisme pourtant., ce film de Bertrand Blier figurait parmi mes films préférés, toute catégorie. Avec le temps, ma culture ciné s’est étoffée et j’ai pu voir de nombreux autres films aux scénarii qui m’ont impressionné bien davantage.

Mais Buffet froid reste un très grand film au scénario implacable, d’une efficacité incroyable et au casting impérial.

Le plaisir est au rendez-vous tout le long du film tellement les acteurs semblent s’approprier avec gourmandise l’espièglerie de l’auteur Bertrand Blier. Le réalisateur et scénariste signe de très bons dialogues, au rythme bien cadencé. J’hésite à évoquer la beauté pour ces dialogues car ils sont surtout millimétrés et donnent aux situations absurdes à la fois la direction et le comique. Tout l’écheveau du scénario repose sur ces discussions incongrues entre les personnages.

L’histoire en elle même est succincte : tout s’accorde à nous faire penser qu’il s’agit d’un interminable cauchemar duquel Alphonse Tram (Gérard Depardieu)

essaie de se dépêtrer comme il peut. Cette fuite continue, cette issue impossible à atteindre rappelle en effet ces rêves dont on ne parvient pas à sortir sans peine. Peut-être que le film n’est qu’une longue parabole sur l’absurdité de la vie, sur la voracité des rapports humains, avec l’idée ultra pessimiste que ces relations sont en bout de compte assassines, sinon même cannibales?

Au duo rapide que forment Michel Serrault et Gérard Depardieu

au tout début du film donnant d’entrée de jeu le ton du film, à la fois étrange, drôle et inquiétant, succède un trio beaucoup plus exploité, faisant la matière de la majeure du film (entre Depardieu, Bernard Blier et Jean Carmet).

Ce trio est magique : les trois hommes sont exceptionnels de cocasserie, très en verve, investis, très suaves dans leur drôlerie comme dans le pathétique.

Car le film montre bien que l’humour dont il se nourrit a quelque chose de désespéré, de bouffi d’angoisse face à la mort. C’est un film noir. Drôle, mais noir. Presque neurasthénique. Le monde moderne, sombre, froid ou la campagne verte et pleine de lumière n’y font rien : les hommes sont engloutis par leur trouille, perpétuelle et cruelle. Face à cette conscience de la mort, ils n’ont qu’un recours : fuir! Absurdement. Vainement.

Quoiqu’il en soit, j’adore les envolées des comédiens, ces explosions de mots comme pour se cacher la forfaiture de l’existence, l’absurdité du monde, cette injustice incroyable, dégueulasse. Ils vitupèrent, ils gesticulent, ils parlent forts, ils jouent les divas, les ténors. Autant de moments de bravoure dans le jeu d’acteurs à savourer encore et encore. Un très grand film!
Trombi:
Michel Serrault:

Jean Carmet:

Bernard Blier:

Jean Benguigui:

Jean Rougerie:

Carole Bouquet:

Roger Riffart:

Geneviève Page:

Marco Perrin:

Liliane Rovère:

Bernard Crombey:

Pierre Frag et Nicole Desailly:

Michel Fortin:

Maurice Travail:

Denise Gence:

mardi 28 février 2017

Les malheurs d'Alfred



1972

Titre original: Les malheurs d'Alfred

Cinéaste: Pierre Richard
Comédiens: Pierre Richard - Anny Duperey - Pierre Mondy

Notice SC
Notice Imdb
Notice Le monde des Avengers

Vu en blu-ray

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Le film “Pierre Richard” est un genre à part entière : il a ses formes, ses récurrences, ses forces et ses faiblesses bien entendu, des couleurs, un tempo, un ton qui appartiennent à son auteur / acteur de toute évidence. Et Les malheurs d’Alfred, comme d’autres (Je ne sais rien mais je dirai tout, Le distrait, etc.) en est la parfaite illustration.

Alliant à la fois le comique slapstick, tarte à la crème, un humour physique et très visuel donc et un humour plus poétique, tendre, romantique, mais capable de mordant ironique, osant  même la critique politique à l’occasion, ses thématiques se rassemblent autour d’un personnage, toujours le même, un malchanceux, un étourdi, quelqu’un qui vit dans son propre monde, un rêveur, maladroit et utopiste, un clown peut-être ici plus triste qu’à l’habitude. Car dans ses malheurs, il se rend compte que cette déveine lui rend la vie impossible, misérable.

C’est un personnage qui trouvera chez des auteurs plus rigoureux, comme Francis Veber par exemple, des situations et des dialogues bien plus percutants. Toutefois, Pierre Richard sait s’entourer de belles plumes et d’esprit on ne peut plus innovants, notamment Roland Topor, un type que beaucoup considèrent comme génial, et je ne suis pas loin de penser comme eux, même s’il me semble ne pas le connaître suffisamment.

Sous l’égide affectueuse et rieuse d’Yves Robert  qui joue un petit rôle en forme de clin d’oeil paternel, la réalisation de Pierre Richard
 reste plutôt neutre. Académique, sans bavure non plus. Le générique est comme souvent dans ses films une oeuvre comique en soi. Avec des animations amusantes et une musique de Vladimir Cosma pleine d’entrain, le générique semble pouvoir donner un bon rythme et son envol au film.

De très bons acteurs viennent proposer quelques jolis numéros. Un Paul Le Person
par exemple fait des merveilles. Paul Préboist
par quelques apparitions répétées est une sorte de gimmick à lui tout seul fort plaisant. Quant à Pierre Mondy,
 il est tout bonnement génial, comme d’habitude, en animateur cynique, menteur, obséquieux ou exécrable selon à qui il s’adresse, bien entendu. Il a un beau rôle de salop. Ce type est un très grand, un régal de comédien.

Quelques gags par-ci, quelques idées par là font malgré tout vivre le film, certes, mais malheureusement, il faut bien avouer que cette vie est par moments bien pâlichonne. Ce n’est pas qu’on s’ennuie, mais la finesse n’est pas toujours au rendez-vous et le scénario s’alourdit, dès lors on a le sentiment que la comédie s’assoupit, que le rythme devient erratique. Parfois cet humour visuel et physique me laisse au mieux indifférent.

Reste que ses multiples diffusions télé dans ma jeunesse ont dû forger un lien affectif particulier, insubmersible qui fait que j’aime ce film : la séquence au commissariat, les scènes de tests ou bien les effets du poison sur Pierre Mondy sont des moments que j’aime toujours autant.

Au final, aujourd’hui je balance entre rires francs et légers bâillements. Ce déséquilibre incompréhensible me fait dire que le film est moyen en somme.

Trombi:
Anny Duperey:

Jean Carmet:

Mario David:

Francis Lax:

Robert Dalban:

Jean Obé:

Marco Perrin(droite, right):

Yves Elliot:

Jean Saudray:

Daniel Laloux:

Evelyne Buyle:

Marcel Gassouk:

Danou Valdrini:

Jean Mermet (droite, right):

André NaderGeorges BellerPatrick Messe et Yves Robert

Ren Villers?: