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jeudi 5 mai 2011

Voyage à deux



1967

Titre original : Two for the road
alias : Voyage à deux

Cinéaste: Stanley Donen
Comédiens: Audrey Hepburn - Albert Finney - Eleanor Bron - William Daniels

Notice Imdb
Vu en dvd merdique


Cela faisait tellement longtemps que je l'avais vu, ma mémoire est si naturellement feignantasse et mon imagination si espiègle que j'étais persuadé lors de cette revoyure que je ne l'avais pas aimé et que le film se terminait sur une rupture. Avant de mettre de l'encre sur mon cahier de notes, je suis allé reluquer ce que j'avais bafouillé jadis. En fait j'avais bien entendu aimé le film malgré une photo que je considérais comme trop brumeuse lors du visionnage au "Cinéma de minuit".

La triste médiocrité du dvd (y a qu'à voir les horribles captures que j'ai passablement collectées), acheté en Autriche il y a longtemps, ne me permet pas de cerner comme il se doit le travail de Christopher Challis. On attendra l'édition d'un Criterion ou l'on tentera celle de Carlotta la prochaine fois.

Je me suis bien plus concentré sur le travail d'écriture de Stanley Donen : les dialogues et la structure en trois parties, trois voyages, trois époques de ce couple sont finement ciselés, accordés comme un orchestre qui suit l'agitation calculée du bâtonnet et produit une mélodie équilibrée, juste. Effectivement, le film parait toujours sur le fil du rasoir mais la vitesse des répliques, la rapidité de succession des scènes lui donnent donnent une force dans la persuasion comme une volonté farouche de jamais tomber, des certitudes en quelque sorte qui n'ont rien d'illégitime. Cette assurance se transmet tout de suite au spectateur. On ne peut craindre ni l'ennui, ni la perte d'orientation.

Seule subsiste l'incertitude qui concerne les personnages, leur histoire d'amour. Où cela mène-t-il? Sur ce point on sait seulement qu'ils ne deviendront jamais un couple assis à la même table qui ne se regarde pas et qui ne se parle pas. Le film est une très belle réflexion sur le couple, la routine, la communication et donc cette volonté ou non d'ériger un échafaudage compliqué, de construire un truc un peu branlant, menaçant de s'écrouler à la moindre tempête ou au contraire devant l'absence du moindre souffle de vie.

Fragilité et robustesse se chamaillent, se mettent chacun leur tour sur le devant de la scène dans une espèce de course folle qui prend pourtant une vie. A priori, comme ça, j'ai envie de souligner la difficulté d'une telle entreprise : vouloir filmer cette intimité, cette très lente évolution d'un couple. C'est pour cela que je disais en préambule que le travail d'invention, d'écriture et de mise en scène est assez remarquable. Oh, ce n'est pas un scoop, Stanley Donen était un cinéaste de très grande envergure avec un style et une élégance qui illustrent à merveille la grande intelligence de ses œuvres.

Il fit le bon choix en s'entourant ici d'Albert Finney et Audrey Hepburn. Le premier est tout en rudesse, une virilité agressive et hautaine d'abord, peu encline à la démonstration sentimentale, l'expression restant sauvage.

Face à lui, Miss Hepburn reste longtemps spectatrice, tantôt affligée, tantôt attirée, finalement conquise, petite fille en réserve, dominée par la brutalité du gaillard. Progressivement, la mollesse amoureuse de son personnage laisse apparaitre un caractère de plus en plus affirmé et révolté tout en gardant une réelle affection pour son homme.

Ce sont là deux compositions très compliquées à manier car il leur a fallu des trésors de subtilité pour ne pas rendre leurs personnages antipathiques tout en construisant une complicité lisible, garante du sort de tout le film. Tâche foutrement ardue qu'ils parviennent à accomplir avec brio.

On aimera aussi la finesse du scénario qui responsabilise tour à tour chacun des personnages, nous les fait découvrir avec délicatesse mais sans avantager l'un plus que l'autre, sans non plus tomber dans la caricature des histoires de couples vacillants. Le travail d'écriture, encore une fois, est fort habile et pas uniquement sur les dialogues mais également dans l'esprit et l'équilibre général. Bref, c'est intelligent.

A noter que la partition d'Henry Mancini est une nouvelle fois au diapason des exigences d'un tel projet : elle est d'une rare élégance, jamais tapageuse, elle s'immisce dans la conversation avec une belle discrétion.

Une bien jolie comédie romantique.
Trombi:
Eleanor Bron:

William Daniels:

Claude Dauphin:

Nadia Gray:

Georges Descrières:

Jacqueline Bisset:

Yves Barsacq:

Jacques Hilling:

Robert Le Béal:

Paul Mercey:

Hélène Tossy:

Karyn Balm:

samedi 11 juillet 2009

Singin' in the Rain


alias : Chantons sous la pluie
1952

Cinéastes: Stanley Donen - Gene Kelly
Comédiens: Gene Kelly - Cyd Charisse - Debbie Reynolds - Donald O'Connor

Vu en dvd



Loin d'être féru de comédies musicales, j'apprécie quand elles sont faites par les magiciens tels que Vincente Minelli, Stanley Donen ou Gene Kelly. Le travail de groupe... de troupe, devrais-je dire, est peut-être encore plus probant dans ce genre de film. La diversité des talents y est encore plus visible. Ce "Chantons sous la pluie" est d'abord un superbe travail d'écriture avec une belle histoire racontant une part d'Hollywood, rendant hommage aux icônes du muet d'abord, puis au cinéma populaire des années 30 (on a même droit à un clin d’œil appuyé à George Raft). Le scénario montre bien cette sorte de dualité entre satire et fascination qui joue dans le regard des professionnels du spectacle comme dans celui du public à l'égard d'Hollywood.

Et l'ébauche même de la relation entre Gene Kelly et Debbie Reynolds est totalement façonnée sur ce canevas. Lui croit que sa célébrité le rend irrésistible, elle lui oppose le plus froid mépris. Le mensonge qu'elle érige en barrière un brin snobe sur les films qu'elle n'aurait pas vus constitue en quelque sorte une des pierres sur lesquelles le scénario s'appuie pour ériger cette idylle.

Au talent des scénaristes, il faut associer celui des danseurs et des chorégraphes.

Mais j'avoue que je retiens essentiellement Kelly et Charisse pour la grâce et l'exubérante sensualité qui se dégagent de leur ébats chorégraphiques.

Debbie Reynolds a une voix magnifique et joue plutôt bien.

En parlant de jeu et non de danse, Gene Kelly se pose là monseigneur! C'est véritablement un danseur exceptionnel et un comédien hors-pair. Chapeau! Les numéros qu'il donne avec Donald O'Connor ou Reynolds sont épatants pour l'absence apparente d'efforts. Cette simplicité feinte force l'admiration. J'ai un peu plus de mal avec ce chanteur danseur "comique" Donald O'Connor. Son "Make 'em laugh" par exemple est un numéro que je n'arrive pas à suivre avec passion, doux euphémisme.

Pas non plus emballé par Jean Hagen. Par contre, encore une fois, quel bonheur que ce technicolor savamment utilisé comme un bonbon sucré aux saveurs multiples, douce sensation d'avoir des fleurs dans les yeux!