[go: up one dir, main page]

email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

IFFR 2024 Compétition Big Screen

Critique : Confidenza

par 

- Daniele Luchetti adapte de nouveau un excellent roman de Domenico Starnone ; hélas, le résultat est résolument boiteux

Critique : Confidenza
Federica Rosellini et Elio Germano dans Confidenza

Deux âmes se lient pour toujours : le professeur émérite Pietro Vella (Elio Germano) révèle un terrible secret à une ancienne élève, la jeune Teresa Quadraro (Federica Rosellini). Il s’agit d’un secret inavouable qui pourrait complètement détruire la vie de cet homme. Après s'être quittés, il semble pourtant que leur lien se maintienne, même après le succès professionnel et le mariage de Pietro avec la professeure Nadia Labaro (Vittoria Puccini).

Voici la prémisse, simple mais intrigante, du nouveau long-métrage de Daniele Luchetti, intitulé Confidenza [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Daniele Luchetti
fiche film
]
et présenté dans le cadre de la compétition Big Screen du Festival international du film de Rotterdam. Ici, encore une fois, Luchetti adapte un roman de Domenico Starnone et raconte de nouveau une histoire qui se passe dans un univers scolaire.

L’histoire se déploie entre les années 1990 et le présent, avec des sauts dans le temps continuels. Hélas, dans l’ensemble, ce travail n'arrive pas à capitaliser sur le discret potentiel de son sujet.

D’abord, les interprétations sont peu inspirées et affectées d'un mal commun dans le cinéma italien, en particulier les drames bourgeois : les répliques marmonnées inaudibles. À certains moments, on peine vraiment à suivre les dialogues.

Il faut reconnaître que Germano arrive à rendre (du moins en partie) la complexité requise par son personnage, qui est sans doute le mieux développé à l'écriture. Au contraire, l’interprétation de Federica Rosellini s'aplatit du début à la fin sur un registre rageur et obsessionnel, laissant peu d’espace pour que son personnage mûrisse et se transforme.

Le maquillage, en particulier pour Rosellini (née en 1989) et dans une moindre mesure pour les autres acteurs, n'aide pas à rendre les personnages plus crédibles. Dans les scènes situées dans les années 1990, où Teresa devrait avoir entre 18 et 30 ans, son allure reste pratiquement identique et l’actrice fait l'âge qu'elle a vraiment. Dans la partie qui se situe dans le présent, à l’inverse, elle semble presque avoir le même âge que Germano, alors qu'il devrait y avoir presque vingt ans de différence entre leurs deux personnages.

Dans la première partie, le rythme reste assez soutenu, pour ralentir fortement dans la deuxième partie avec l’arrivée de deux nouveaux personnages (interprétés par Isabella Ferrari et Giordano De Plano) prêts à bouleverser encore davantage l’équilibre déjà précaire de la relation de Nadia et Pietro. Là, le film tombe dans des clichés sur les relations extraconjugales, les familles dysfonctionnelles et la frustration d'atteindre progressivement l’âge mûr qu’on a déjà vus et revus.

Certaines solutions esthétiques font en outre un peu artificielles, ou tout simplement banales. Parmi celles-ci, on peut par exemple citer le saignement de nez qui survient soudain pendant le mariage de Pietro, la présence récurrente de citrons dans le film et celle du corbeau noir autour de la maison des Vella, qui laisse présager sans grande subtilité de futurs développements dramatiques.

Les instruments à vent et les percussions de la bande originale signée par Thom Yorke évoquent par moments une procession ou une marche funèbre et correspondent bien à l'ambiance sombre du récit, suscitant chez le spectateur angoisse et inquiétude.

La séquence finale explore pleinement le registre grotesque et dérangeant. L'idée en soi n'était pas mauvaise, et permettait de clore le film d'une manière inattendue. Hélas, son exécution est franchement trop chaotique en termes de mise en scène et de montage, ce qui risque d'entraîner des réactions bien lointaines de celles voulues par les auteurs.

Confidenza a été produit par les sociétés italiennes Indiana Production et Vision Distribution. Vision Distribution s'occupe aussi des ventes à l'étranger du film.

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy