[go: up one dir, main page]

Marseille

— Hervé Pascal Guttuso —’s avatar

« Mon existence ne se plie à aucune finalité qui la surplombe. Elle ne sert ni dessein étranger, ni maître lointain, ni chaîne invisible : elle est sa propre lumière, son propre horizon. Elle est la cime où tout s’achève et tout commence. Je suis un homme, et ce prodige que je suis m’appartient en propre. Il m’incombe de le saisir avec clarté, de le défendre avec fermeté, de le porter avec droiture — et, si l’heure le demande, de m’agenouiller devant sa grandeur, comme on s’incline face à l’infini qu’on abrite. Mes richesses intérieures — mes pensées, ma volonté, mon souffle libre — ne se monnaient pas, ne s’éparpillent pas, ne se bradent pas aux âmes creuses qui mendient ce dont elles se sont vidées. Je les garde en moi, tels des joyaux dans un écrin scellé, avec la vigilance que mérite ce qui est rare et pur. Et au cœur de ces trésors, la liberté trône, indomptable, inaltérable. Je ne dois rien à mes semblables, et je n’attends d’eux aucun tribut. Je ne délègue pas ma vie à autrui, pas plus que je ne ploie sous le fardeau de la leur. Je ne convoite pas leur essence, et je refuse que la mienne soit pillée. Je ne suis ni le rival ni le vassal de mes frères : je suis ce qu’ils discernent en moi à l’aune de leur propre éclat. Mon affection n’est pas un don gratuit, une charité aveugle ou un réflexe usé ; elle est une flamme que l’on gagne, un hommage que je rends à ceux qui s’en montrent dignes. Mes compagnons, je les choisirai parmi les esprits affranchis — loin des chaînes des esclaves, loin des sceptres des tyrans. Je marcherai aux côtés de ceux qui m’élèvent, et avec eux je tisserai des liens d’estime et d’amour, sans jamais les dominer, sans jamais m’abaisser. Nos mains se joindront si nos âmes le désirent ; sinon, chacun suivra son propre chemin, solitaire et souverain. Car au plus profond de lui-même, chaque homme est une citadelle. Alors, que cette citadelle demeure inviolée, intacte, sacrée. Et que, depuis ses remparts, l’homme tende la main s’il le choisit — mais jamais en deçà de ses murailles. » Anthem (1938), AYN RAND (1905 — 1982)

— Hervé Pascal Guttuso —’s tracks

Your current browser isn't compatible with SoundCloud.
Please download one of our supported browsers. Need help?

Sorry! Something went wrong

Is your network connection unstable or browser outdated?

Popular searches