ENSEMBLEETPROCEDEPOURLAREALISATIONDE SOUTENEMENTSPAYSAGERS
La présente invention concerne les dispositifs et éléments utilisés pour la réalisation de soutènements pour les pentes et talus bordant par exemple les routes.
La généralisation des ouvrages d'art, en montagne plus particulièrement, a entraîné la mise au point de techniques reposant sur l'emploi de quantités de matériaux destinés à retenir la terre autour des voies de circulation. Les techniciens en la matière se sont cependant le plus souvent attachés à résoudre le problème de la résistance et de l'équilibre interne et externe de tels ouvrages plutôt qu'à solutionner celui de l'obtention d'un couvert végétal suffisant et résistant.
L'obtention d'une couverture végétale est ainsi laissée le plus souvent au hasard des éléments naturels.
Dans le Brevet européen No. 0.197.000 par exemple, qui décrit une structure de renfort métallique pour des massifs de terres remblayées, la question de l'implantation de végétaux est simplement évoquée comme une alternative de caractère exclusivement ornemental et aucune solution est réellement proposée pour opérer une telle implantation.
Bien que l'aspect esthétique ne doive pas être négligé, l'intérêt de l'existence d'un bon couvert végétal est aussi de contribuer à la stabilisation des talus ou pentes afin d'éviter le lessivage de la terre superficielle par des pluies trop fortes.
Des solutions ont toutefois été proposées pour réaliser par exemple l'engazonnement de ces massifs. Parmi ces solutions, la plus couramment utilisée consiste à projeter sur leur surface un mélange d'eau, de graines et d'engrais. Mais, outre le fait que l'engazonnement ainsi effectué n'est pas uniforme, on constate souvent que la durée de vie de la végétation obtenue est très courte. Ceci est principalement du au fait qu'un sous-sol constitué de matériaux de remblai est généralement excessivement drainant, susceptible de dessécher et d'appauvrir rapidement la couche de terre superficielle et donc d'entraîner la disparition prématurée de la végétation.
La présente invention permet de résoudre ce problème et de remédier aux carences
des techniques de L'art antérieur.
Plus précisément, l'invention a pour objet un ensemble pour la réalisation de soutènements paysagers, comprenant un élément d'armature apte à retenir les terres et matériaux de remblai dans un plan sensiblement vertical ou incliné, un premier matelas muni d'une pluralité d'ouvertures superficielles et garni de semences et de substances aptes à favoriser l'apparition et la croissance rapide des végétaux, ledit premier matelas étant disposé en parement sur la face frontale dudit élément d'armature.
Ce premier matelas qui est ainsi situé devant les armatures du massif renforcé, et non sur la partie postérieure de ces dernières comme il est souvent proposé dans les différents procédés connus, sera de préférence formé d'une enveloppe grillagée à mailles fines, par exemple en matériau plastique souple, et pourra comporter de manière complémentaire des moyens de solidarisation au susdit élément d'armature.
Ce dernier peut-être de tout type et de toute forme appropriée connue, n peut notamment être rigide, par exemple constitué par un treillis métallique adoptant la configuration d'un berceau ou d'un U renversé dont la base se trouverait ainsi en façade, ou souple et être formé dans un matériau géotextile du type polypropylène, polyester, nylon ou autre, enveloppant les terres et matériaux de remblai de façon à les maintenir dans un plan vertical ou subvertical.
L'intérêt majeur de l'invention réside dans l'emploi d'un matelas très souple qui contient les graines des plantes, lesquelles seront choisies en fonction de la localisation géographique de l'ouvrage, de son exposition (aux vents dominants, au sud ou au nord,...etc), du climat du lieu d'installation, de la nature et de la composition des sols, et qui est garni de substances nutritives aptes à favoriser l'apparition et la croissance rapide des végétaux. Les substances utilisées peuvent ainsi être les suivantes : fibres végétales, coton, rétenteurs d'eau du genre humus, déchets de matériaux putrescibles d'origine végétale, papier, engrais.
Un tel complexe, qui peut être fabriqué en série dans les entreprises horticoles, doit ainsi assurer le développement et la vie des végétaux pendant une période de 2 à 3 ans. Il permet par ailleurs d'obtenir une couverture végétale uniforme dans la mesure où,
lors de la confection du matelas, il est loisible de procéder à une implantation régulière des graines en superficie.
Il sera dans la mesure du possible comprimé afin d'avoir une épaisseur réduite, comprise de préférence entre 1 et 5 cm, lui donnant un tenue suffisante pour sa manutention et pour sa mise en place sur l'élément d'armature.
Par ailleurs, il pourra être prévu de former des réservations dans l'épaisseur dudit matelas pour permettre d'y introduire les racines d'arbustes.
H est connu que toute plante exige une certaine profondeur de terre meuble pour bien prospérer. Aussi, selon une caractéristique particulièrement avantageuse de l'invention, l'ensemble ci-dessus décrit comprend en outre un second matelas muni d'une pluralité d'ouvertures superficielles et garni de susbstances aptes à permettre aux végétaux issus du premier matelas de s'établir définitivement et de coloniser le sol, ledit second matelas étant disposé sur la face postérieure dudit élément d'armature entre ledit élément d'armature et les terres et matériaux de remblai. De préférence, ce second matelas aura une épaisseur comprise entre 10 et 60 cm de manière à offrir une profondeur suffisante aux racines émergeant du premier matelas et sera conformé de telle sorte qu'il puisse être en contact étroit avec la paroi arrière de l'élément d'armature et puisse être aisément inséré dans les angles que forme ce dernier. Ce deuxième matelas, qui est formé d'une enveloppe perforée en polyane ou autre matériau équivalent biodégradable, constitue un complexe destiné à fournir aux plantes un terrain plus apte à les noiirrir à long terme. Pour ce faire, ce matelas est garni de préférence de matières organiques et de terres végétales amendées, du type terreau, tourbe, etc.
Ce deuxième complexe permet également de réguler de manière commode l'épaisseur de la terre végétale lors de la construction ou du montage des massifs de remblai.
L'invention a également pour objet un procédé pour la réalisation d'ouvrages de soutènement paysager au moyen d'un ensemble conforme aux caractéristiques décrites ci-dessus.
Ce procédé consiste dans la succession des opérations suivantes : a. solidarisation du premier matelas à la partie de L'élément d'armature destinée à constituer la face frontale dudit ouvrage, b. mise en place dudit élément d'armature muni de son premier matelas, c. pose du second matelas sur la face postérieure dudit élément d'armature de manière que ledit second matelas soit adjacent audit premier matelas, d. remblayage des terres et compactage éventuel.
La mise en oeuvre de ce procédé et les caractéristiques de l'ensemble, objet de l'invention, seront mieux comprises à la lecture de la description qui suit d'un exemple de réalisation d'une construction de soutènement paysager, cet exemple étant donné à titre de simple illustration et sans qu'aucune interprétation restrictive de la protection recherchée puisse en être tirée.
Cette description est accompagnée d'un dessin dont la Figure unique montre, selon une vue en coupe schématique partielle prise selon une ligne perpendiculaire à l'axe longitudinal de L'ouvrage, une construction de soutènement composée de plusieurs nappes ou couches superposées de matériaux de remblai.
Ces couches 10, 20, ..., sont délimitées par des bandes repliées de matériau géotextile perforé 1 qui constituent l'élément d'armature de l'ouvrage et dont l'emploi dans ce type de construction est bien connu. Conformément à ce qui a été évoqué au début de la présente description, chaque élément d'armature 1 est muni sur sa face externe d'un premier matelas 2 garni de semences et de substances aptes à favoriser l'apparition et la croissance rapide des végétaux et, sur sa face interne, autrement dit à l'intérieur du pli formé par chaque bande, d'un second matelas 3 garni de susbstances aptes à permettre aux susdits végétaux de s'établir définitivement et de coloniser le sol.
Le premier matelas 2 est solidarisé à l'élément d'armature qu'il équipe au moyen d'un filet 4 auquel il est fixé par soudage, collage ou analogue, et dont la surface, ou tout au moins la longueur, est supérieure à celle dudit matelas. Ce filet est de préférence traité pour résister au rayonnement ultra-violet et peut être de couleur verte pour être
masqué par la couverture végétale. Il est fixé aux bandes de matériau géotextile par des crochets munis de tendeurs (non représentés) de manière à suivre tous les contours desdites bandes.
La mise en oeuvre du procédé de l'invention avec ce type de construction de soutènement est opérée de la manière qui suit.
Préalablement, en atelier, on aura fixé sur la longueur des bandes de matériau geotextile 1 plusieurs matelas 2 à intervalles déterminés, de telle sorte qu'ils se trouvent situés en parement lors de la pose du geotextile.
La mise en place de ce dernier s'effectue au moyen d'un coffrage amovible 5 sur Lequel reposent une partie de la bande de matériau d'armature 1 et le matelas 2.
Dans le pli formé par La bande 1, est alors disposé le matelas 3 de telle sorte que les matelas 2 et 3 soient en étroit contact de part et d'autre de la bande.
On déverse ensuite les terres et matériaux de remblai 6 de manière à occuper l'espace dégagé sur la partie postérieure du matelas 3. La bande d'armature 1 est repliée avec le filet 4 qui lui est fixé au dessus du matelas 3 et des terres et matériaux de remblai 6, éventuellement compactés, et le coffrage 5 est déplacé pour réaliser une nouvelle couche à un niveu supérieur.
Comme on peut l'observer, bien que les différents éléments aient été représentés de manière espacée pour donner plus de clarté au dessin, les extrémités du filet 4 se trouvent coincées entre deux couches superposées, par exemple L0 et 20, de sorte qu'il est possible de récupérer les crochets et tendeurs qui auront servis à fixer provisoirement le filet 4 et le matelas 2 qui lui est associé à la bande d'armature 1.
Ainsi qu'il ressort de la description qui précède, l'ensemble et le procédé de l'invention permettent notamment d'édifier des constructions de soutènement avec des parements verticaux revêtus de végétation, ce qui n'avait jamais été réalisé jusqu'alors avec succès.