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KARLOVY VARY 2024 Compétition

Adam Martinec • Réalisateur de Our Lovely Pig Slaughter

“L'humour ouvre le coeur du public, permettant d'insérer plus facilement les moments plus chargés”

par 

- Le réalisateur raconte comme il a utilisé la tradition de l'abattage de cochon familial pour explorer les tensions de générations et de genre, et évoque l'influence de la Nouvelle Vague tchécoslovaque

Adam Martinec  • Réalisateur de Our Lovely Pig Slaughter
(© Film Servis Karlovy Vary)

Adam Martinec, un talent émergent du cinéma tchèque, a vite attiré l’attention au niveau international avec ses courts-métrages évocateurs. Sugar and Salt et Anatomy of a Czech Afternoon ont fait forte impression sur le circuit des festivals. La signature de Martinec est distinctive pour la manière dont il explore les complexités de la vie et dont il mélange le tragique et le banal, ce qui renvoie à la Nouvelle Vague tchécoslovaque. Cineuropa a rencontré le réalisateur pour parler de son premier long-métrage, Our Lovely Pig Slaughter [+lire aussi :
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fiche film
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, qui a fait sa première dans le cadre de la compétition pour le Globe de cristal de Karlovy Vary.

Cineuropa : Our Lovely Pig Slaughter se sert de la tradition, en voie d'extinction, de la tue-cochon comme un prisme à travers lequel observer les tensions entre les générations et les sexes. Pourquoi avez-vous choisi cette tradition ?
Adam Martinec : Cette tradition était mon point de départ. Ce n'est qu'après que j'y ai greffé les personnages et leurs histoires. Je sentais d'instinct que c’était un événement doté d'un grand potentiel dramatique, tout en restant très économique en termes de temps et d’espace, pour un récit. C’est aussi une tradition qui est en train de disparaître sous nos yeux.

Le film fait écho à la Nouvelle Vague tchécoslovaque et par sa forme, et par son style. Il s'inscrit en partie dans la tradition de Bohumil Hrabal et Milan Kundera. Pouvez-vous nous en dire plus sur les références spécifiques qui ont influé sur votre travail ?
Je pense notamment à la façon dont une grande partie des films de la Nouvelle Vague traitent de la vie des gens ordinaires et de leurs difficultés, en soulignant les absurdités du quotidien. Les travaux de Bohumil Hrabal, par exemple, dépeignent magistralement les aspects tragicomiques de l’existence humaine. Je voulais adopter dans le film un ton similaire, créer un équilibre entre des moments d’humour et des réflexions plus profondes et poignantes sur les tensions entre les générations et les sexes.

Sur le plan stylistique, l'usage novateur fait par la Nouvelle Vague tchécoslovaque de la photographie et cette esthétique, assez brute, sans vernis, a beaucoup contribué à la conception du langage visuel de notre film. Nous avons cherché à lui donner une allure naturaliste, en usant de caméra tenue à l’épaule et de lumières naturelles pour créer une expérience intime et immersive, tout comme dans les films de cette époque. Cependant, le fait qu'on nous compare à la Nouvelle Vague m’a toujours embarrassé. C’est comparer l’incomparable.

Vos films ont un style visuel distinctif. Pouvez-vous nous parler de votre approche de la photographie ?
David Hofmann a tourné tous mes projets d’étudiant. Le fait que nous comprenions, et que nous ayons plusieurs expériences communes, sur des projets antérieurs, est fondamental, mais surtout, David a énormément de talent. Nous aimons travailler ensemble, avant tout parce que nous rejetons délibérément toute référence filmique. Au lieu de ça, nous parlons de photographie ou de peinture, ou alors nous essayons, tout simplement, pour voir ce qui marche ou pas.

Le film fond ensemble des éléments tragiques et des accents comiques. Comment avez-vous obtenu cet équilibre ?
L'humour ouvre le coeur du public, et permet ainsi d'insérer plus facilement les moments plus chargés. Ça ne fonctionne pas toujours, et il est possible que le poids que je sens dans certains personnages n'affecte personne, mais au moins, j'espère que les gens seront amusés. Je ne veux pas leur voler leur temps en les forçant à regarderquelque chose d'insupportable.

Pouvez-vous décrire la manière dont vous vous y êtes pris pour aborder les complexités des dynamiques familiales et des relations interpersonnelles sur trois générations ?
Cette question appellerait probablement une réponse très longue. J’ai sélectionné les personnages qui pouvaient porter le plus pleinement possible, ou au moins en partie, des significations importantes. Je les oppose aussi souvent les uns aux autres purement pour par désir de collision. Cependant, j'ai fait tout ce que je pouvais pour que l'ensemble reste crédible.

(Traduit de l'anglais)

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