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Vorace - Critique

La réalisatrice Antonia Bird a livré avec Vorace, un étonnant film sur le cannibalisme et sur l'homme, traité d'une manière intéressante et dynamique.
Publié le 1 Janvier 2008 par Julien
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Cannibales Forêt

1847, Etats-Unis. Le capitaine John Boyd (Guy Pearce) a été décoré bien qu’il n’ait pas fait preuve d’un grand courage durant la bataille. Il a fuit devant l’ennemi et a fait le mort. Conscient de la lâcheté dont a fait preuve Boyd, le supérieur de celui-ci décide de l’envoyer dans un fort retranché aux fins fonds des montagnes. Sur place, il fait la connaissance du détachement : le colonel Hart (Jeffrey Jones, vu dans Sleepy Hollow), le major Knox (Stepen Spinella, vu dans Programmé pour tuer), ainsi que les militaires Cleaves (David Arquette, Scream), Toffler (Jeremy Davies, Solaris) et Reich (Neal McDonough, Minority Report). Un soir, il découvre dans l’enceinte du fort un vagabond, Colquoun (Robert Carlyle). Ce dernier leur raconte comment il s’est retrouvé isolé avec son convoi en pleine montagne, sans nourriture, et comment ils en sont arrivés au cannibalisme. Colquoun révèle également que deux personnes sont toujours en vie. Le détachement décide de se rendre dans la caverne où, selon Colquoun, un certain colonel Hives survit en mangeant de la chair humaine…

"You are who you eat" clame l'affiche américaine du film d'Antonia Bird. "Vous êtes ce que vous mangez". Simple slogan "accrocheur" pour la promo du film ? Possible. Mais force est de constater que cette phrase prend tout son sens après la vision de Vorace. Le titre du film n'est d'ailleurs pas des plus recherchés et ne dépeint pas vraiment le métrage de façon "intelligente", mais il serait dommage de s'arrêter là, surtout que le film vaut largement le détour.

S'il est effectivement question de cannibalisme dans Vorace, il est surprenant de constater qu'Antonia Bird a transcendé le concept de façon fort singulière. D'une part, avec une mise en scène "carrée" et un montage nerveux qui donne un côté très dynamique à l'ensemble et à certaines scènes en particulier (l'arrivée dans la fameuse grotte par exemple). D'autre part, dans le traitement de l'histoire qui, pour résumer de manière très simpliste, repose sur deux "rebondissements" assez inattendus et parfaitement maîtrisés et intégrés à l'histoire par une réalisatrice (et oui!) qui, et cela ne gâte rien, est particulièrement douée pour ménager des scènes de suspense bien senties.

Et si le film est une réussite, c'est bien grâce à son casting tout simplement remarquable. On appréciera notamment les prestations étonnantes de Guy Pearce (personnage auquel le spectateur hésite à de nombreux moments à s'identifier tant sa psychologie est ambiguë et complexe - lâche ? courageux ? fou ?) et de Robert Carlyle (un habitué des comédies qui livre ici une prestation étonnante de justesse).

Vorace traite du cannibalisme mais ne verse pas pour autant dans le gore (contrairement à Cannibal Holocaust ou Cannibal Ferox par exemple). Il ne s'agit d'ailleurs pas vraiment d'un film d'horreur. L'horreur est ici présente au travers des comportements et des agissements des personnages. Et l'on se surprend à imaginer de quelle manière nous réagirions dans pareille situation. Il en résulte un constat froid sur la nature de l'homme qui, dans certaines conditions particulières, se laisse tout simplement aller à ses plus bas instincts, reniant toute moralité ou respect des lois (une claque sévère pour l'Amérique bien pensante et puritaine). La réalisatrice Antonia Bird introduit également dans son récit, et de manière fort habile, un élément fantastique par le biais d'une légende indienne, celle du Wendigo (l'homme qui mange la chair d'un autre homme s'empare de son esprit et de sa force). Un élément fantastique qui permet de rendre, d'une certaine manière, plus crédible les agissements des personnages.

Au final, nous sommes devant un film original, violent et corrosif (et réalisé par une femme!), qui se penche sur la nature humaine et qui est à découvrir de toute urgence !

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