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BERLINALE 2025 EFM

Olivier Barbier, Ola Byszuk et Lenny Porte • Vendeurs, Lucky Number

"Il faut proposer des stratégies aux distributeurs, leur donner des clés"

par 

- Zoom sur l’actualité et les objectifs de la nouvelle société française de ventes internationales qui dévoile à Berlin son premier line-up incluant deux prétendants à l’Ours d’or

Olivier Barbier, Ola Byszuk et Lenny Porte • Vendeurs, Lucky Number

Entrée très spectaculaire dans l’univers des ventes internationales pour la nouvelle société française Lucky Number qui va démarrer son activité à l’European Film Market (du 13 au 19 février) de la 75e Berlinale avec un line-up incluant deux titres en lice pour l’Ours d’or : The Blue Trail [+lire aussi :
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de Gabriel Mascaro et What Marielle Knows [+lire aussi :
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de Frédéric Hambalek. Rencontre à Paris avec les trois associés de la structure, Olivier Barbier (directeur des acquisitions et ancien de mk2 et Wild Bunch), Ola Byszuk (directrice des ventes et passée aussi par mk2 et par Nord-Ouest Films) et Lenny Porte (directeur général et ancien de Orange Studio) qui ont choisi de s’exprimer d’une seule voix.

Cineuropa : Le secteur des ventes internationales est très concurrentiel, avec notamment beaucoup d’excellents vendeurs français. Qu’est-ce qui vous a motivés à fonder Lucky Number ?
Olivier Barbier, Ola Byszuk et Lenny Porte : Nous pensons qu’il y a de la place aujourd’hui pour des structures agiles. Le marché, notamment du film d’auteur, est effectivement très concurrentiel, il est devenu plus compliqué à l’international et il y a une bipolarisation entre des sociétés de ventes très axées sur les festivals et les groupes (y compris indépendants) qui ont tendance à chercher des films "plus gros" ou à prendre plus de films sur leurs line-up. Nous, nous sommes persuadés non seulement que le cinéma d’auteur a encore une vraie place, mais aussi qu’un espace est en train de s’ouvrir entre ces deux approches et qu’il existe un vrai marché pour des films, notamment d’auteur, ambitieux mais qui sont des premiers, des deuxièmes ou des troisièmes long métrages qui ne peuvent exister vraiment qu’avec un travail sur mesure. Nous nous positionnons donc sur ce créneau avec une approche "boutique", c’est-à-dire avec peu de films au line-up, sept à huit de fiction et deux à trois d’animation par an, pour consacrer plus de temps à chacun d’entre eux. Une grande partie de notre line-up sera composée de cinéma d’auteur ambitieux et ouvert à l’international. Nous avons donc décidé de créer une société suffisamment bien financée pour pouvoir accompagner les producteurs, mais en restant à taille humaine, flexible et agile.

Vous démarrez avec deux titres en compétition à Berlin. Comment les avez-vous trouvés ?
Nous avons repéré What Marielle Knows de Frédéric Hambalek en octobre au Work in Progress de Cologne et sa sélection en compétition à Berlin est arrivée alors que nous étions en pleine négociation. Quant à The Blue Trail de Gabriel Mascaro dont nous suivions la carrière depuis longtemps sans avoir jamais travaillé avec lui, quand nous avons appris que le film était sélectionné à Berlin et qu’il cherchait un vendeur, nous nous sommes positionnés très vite. Nous avons signé les deux films début décembre. Même si ce sont deux films très différents, c’est exactement l’endroit où Lucky Number veut se situer : des propositions de cinéma d’auteur très fortes et ouvertes, des films avec de vrais pitchs, à concepts, un vrai marché et un marketing assez évident pour les amener en salles The Blue Trail traite d’une société qui se débarrasse de ses personnes âgées en mettant les plus de 75 ans dans une "colonie" car ils ne sont plus assez productifs. C’est surtout l’histoire d’une vieille dame qui décide de ne pas disparaître ainsi et qui s’embarque sur un bateau pour s’échapper et enfin vivre sa vie. What Marielle Knows, c’est l’histoire satirique d’une jeune fille douée de télépathie qui prend conscience, contre son gré, du caractère très dysfonctionnel du couple de ses parents. Deux films dont on peut donc faire comprendre très vite aux distributeurs de quoi ils parlent, comment les positionner.

Par ailleurs, pour la création des éléments marketing, nous avons noué un partenariat avec la société française Metanoïa qui fait des promoreels, des trailers, des posters. Aujourd’hui, pour des questions de coût ou de temps, il y a très souvent un seul type de marketing livré au monde entier, ce qui est une erreur car on peut positionner un film de manière très différente si on le sort au Japon ou en Allemagne par exemple. Pour donner les meilleures chances au cinéma d’auteur, aussi bon soit-il, dans un environnement où il y a beaucoup de films et sur un marché concurrentiel, il faut proposer des stratégies aux distributeurs, leur donner des clés, les guider pour qu’ils puissent amener aux mieux les films sur leurs marchés. Et en amont, dans la même volonté d’offrir un arc de possibilités le plus large possible, nous proposons, sans obligation évidemment, aux producteurs d’entrer en co-production mais aussi des services à la post-production à travers des partenariats que nous avons conclus avec IIW Studio (spécialisé dans les VFX) et LUX (laboratoire image).

Quels sont les autres titres de votre line-up à l’EFM ?
Nous co-vendons avec mk2 Films Palestine 36 de Annemarie Jacir dont les trois longs précédents (Le sel de la mer [+lire aussi :
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, When I Saw You [+lire aussi :
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et Wajib – L’invitation au mariage [+lire aussi :
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) sont passés par Cannes, Toronto et Locarno et ont été le candidat palestinien à l’Oscar. Le film, qui est en post-production, revient sur la grande révolte arabe des années 30 quand le peuple palestinien s‘est opposé au mandat britannique alors en place. Le cast inclut notamment Saleh Bakri, Hiam Abbass, Jeremy IronsLiam Cunningham et Billy Howle.

Nous démarrons aussi les préventes pour La Femme de (Mrs.) de David Roux (article - avec Mélanie Thierry en tête d’affiche) qui est en tournage actuellement. Nous avons eu un coup de coeur sur le scénario qui est très "chabrolesque", sur cette bourgeoise de province qui existe dans beaucoup d’endroits du monde et sur le destin d’une femme amoureuse d’un homme trop riche et qui va tenter de s’extraire de l’emprise et du poids oppressant des traditions familiales.

En pré-production, nous lançons le film d’aventures familial Pipaluk (Pipaluk : The Girl Who Raced the Wind) de Thierry Machado (le directeur de la photographie du Peuple migrateur et de Microcosmos), une production des sociétés françaises Agat Films & Ex Nihilo et Galatée Film avec Anorak (Groenland) et Snowglobe (Danemark) en coproduction qui est centrée sur une petite fille rêvant de participer à la plus grande course de chiens de traineau organisée au Groenland.

Enfin, toujours en pré-production, nous avons le film d’animation Rose et les Marmottes (Rose and the Marmots) d’Alain Ughetto, multiprimé avec Interdit aux chiens et aux Italiens [+lire aussi :
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interview : Alain Ughetto
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et qui va travailler pour la première fois en 3D sur l’histoire au début du siècle dernier d’une petite fille pauvre qui va tenter de se faire une place dans le monde et en ville gagner de l’argent en ville chantant et en dansant avec l’aide de deux marmottes fantasques.

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