19/03/2024 - Le co-pilote de la société française Kazak Productions évoque le projet, présenté aux Co-Pro Pitching Sessions de Séries Mania Forum

Fondée en 2007, Kazak Productions est désormais une signature solide du cinéma indépendant en France avec une vingtaine de longs métrages à son actif (parmi lesquels Titane [+lire aussi :
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fiche film]). Nous avons rencontré Amaury Ovise, co-dirigeant de la société parisienne avec Jean-Christophe Reymond, sélectionné aux Co-Pro Pitching Session de Séries Mania Forum (lire l’article) avec le projet de série Nanga Parbat (6 x 52').

Cineuropa : Qu’est-ce qui vous a attiré vers l’histoire vraie ayant inspiré Nanga Parbat ?
Amaury Ovise : Tout est parti de la lecture de Vivre, le témoignage d’Élisabeth Revol, coécrit par Éliane Patriarca. Le livre raconte son sauvetage au Nanga Parbat, 9e plus haut sommet du monde au cœur de l’Himalaya. Les circonstances du sauvetage d’Elisabeth ont été exceptionnelles et médiatisées en direct dans le monde entier. C’est la conjonction de ces deux éléments que j’ai trouvée intéressante à développer en série. J’ai une attirance pour la montagne, qui est une arène excitante à mettre en scène et qui porte des enjeux dramatiques et humains fascinants.

Et seule la forme sérielle nous permet d’aborder une multitude de thématiques : le portrait d’une alpiniste virtuose qui questionne la figure du héros aujourd’hui, le traitement par les médias des alpinistes et les risques insensés qu’ils prennent, les enjeux diplomatiques entre la France et le Moyen-Orient (Pakistan). J’ai contacté Caryl Férey pour écrire. Il s’est engouffré dans tous les angles morts du récit pour développer l’histoire, principalement portée par des personnages féminins.

Pourquoi avoir choisi Caryl Férey?
J’ai longtemps cherché le bon auteur pour développer la série. J’ai rencontré Caryl fin 2023 dont j’ai lu tous les romans et apprécie le travail de scénariste sur les films de Jérôme Salle (Kompromat [+lire aussi :
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fiche film]). Il avait l’expérience littéraire pour écrire ce qu’a vécu Elisabeth et qui a tout d’un thriller. Nous avons développé le récit avec un principe : raconter cette histoire de plusieurs points de vue en évitant qu’il prenne la forme d’un simple survival en montagne. Je voulais aussi bénéficier de sa vision personnelle et intime sur l’histoire. Je viens du cinéma et d’une génération de producteur qui a appris à aimer les séries avec HBO, un diffuseur qui sait faire confiance à ses showrunners et aux visions d’auteurs. J’ai trouvé ça chez Caryl, qui a adapté et restitué avec justesse ce qu’avait vécu Elisabeth, tout en gardant une vision très personnelle. Pour Nanga Parbat, il a créé la fiction à partir d’une base documentaire très riche qui est devenue un 6x52’ abouti et ambitieux, avec de nombreux cliffhangers. Le fait que Caryl connaisse peu de choses sur l’himalayisme et ses codes était pour moi un atout. Cela l’a forcé à se poser les mêmes questions que celles que se poseront les spectateurs de la série.

Quel serait le planning idéal pour le projet ?
Nous sommes à Séries Mania en espérant signer avec un des diffuseurs qui a manifesté un intérêt pour le projet. La production sera complexe par les contraintes de prises de vue en haute-altitude et des arènes aux quatre coins du monde. Nous espérons poursuivre notre développement en 2024 et finaliser le choix de nos coproducteurs. Il y a deux scénarios possibles : soit la collaboration avec une plateforme, soit la mise en place d’une coproduction avec un ou plusieurs diffuseurs historiques français. Le tournage se déroulerait au premier semestre 2026. La série exigera des temps de préparation très longs liés aux décors : Islamabad au Pakistan et le Nanga Parbat donc l’Himalaya que nous réfléchissons à reconstituer en studio. L’actrice principale qui jouera Elisabeth – véritable défi physique - sera une comédienne française identifiée à l’international. Nous tournerons majoritairement en anglais.

Kazak Productions vient de l’univers du cinéma et ce sera votre première série. Pourquoi avez-vous décidé de sauter le pas ?
Le long métrage cinéma et l’écosystème de la série ne sont pas les mêmes. Pour un producteur de cinéma, il s’agit de changer de logiciel, d’être plus politique et stratège dans son approche des projets. Nous sommes prêts pour relever ce défi. Nanga Parbat a beaucoup de qualités et la série peut être un évènement. Je suis surpris du nombre de talents qui se montrent intéressés sur la base de la bible et sont prêts à s’engager. Je crois qu’un bon projet finit toujours par exister et, surtout, qu’il ne faut jamais transiger sur son désir. C’est le meilleur atout pour convaincre. Elisabeth Revol qui est une alpiniste géniale est à ce titre très inspirante. Elle soutient notre vision du projet : ambitieuse et contemporaine.

Quelle est l’actualité de Kazak ?
Côté cinéma, nous finissons la post-production de Reine Mère de Manele Labidi (lire l’article) et de Zénithal [+lire aussi :
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fiche film] de Teddy Lussi-Modeste sort dans les salles françaises. Nous avons 13 projets de longs métrages en développement majoritaires et plusieurs projets en écriture pour les plateformes. Kazak sera sur tous les fronts en 2024.