Fréquentation en hausse et enveloppe record pour les films de Wallonie-Bruxelles en 2024
par Aurore Engelen
- Malgré un contexte économique et politique tendu, le cinéma local se porte bien selon le bilan du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la fédération
Le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles présentait ce 16 avril le bilan de ses activités pour l’année 2024, l’occasion de prendre le pouls du secteur, à l’heure où les bouleversements politiques et le contexte budgétaire fragilisent son assise. Ce bilan était d’ailleurs le premier pour la nouvelle Ministre-Présidente et Ministre de la Culture Elisabeth Degryse, qui a salué la diversité du cinéma belge, bien plus riche que l’étiquette de cinéma social qui lui colle à la peau, et rappelé l’importance des financements publics, socles indispensables à la liberté de création en dehors des seules considérations marchandes. Un rappel loin d’être inutile quand le statut de la culture et de ses travailleurs est interrogé, et alors que les budgets sont annoncés en recul pour 2025, que l’on déplore la non-indexation des aides, et que le choix de Netflix d’investir directement plutôt que via une contribution au Centre du Cinéma inquiètent le secteur.
L’objet de ce bilan était néanmoins les résultats de l’année 2024 extrêmement satisfaisants à plusieurs niveaux, à commencer par celui de la fréquentation, qui représente souvent un point d’achoppement. L’année 2024 a vu une hausse de 157% en Belgique et 101% en France pour les films belges francophones. En Belgique, le trio de tête est composé de TKT [+lire aussi :
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fiche film] de Solange Cicurel (76.529 entrées), La Nuit se traine [+lire aussi :
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fiche film] de Michiel Blanchart (45.387 entrées) et Amal [+lire aussi :
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fiche film] de Jawad Rhalib (32.628 entrées), des chiffres réalisés en majorité sur le territoire francophone. A titre de comparaison, Emilia Perez [+lire aussi :
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fiche film] a réalisé 61.000 entrées sur toute la Belgique. On remarquera que ces trois films explorent des genres de cinéma très différents. Outre le box-office, on comptabilise 1977 sélections en festivals et 326 prix pour les films de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Autre point d’exception, les résultats de la Commission du Cinéma. Si les 13,24 millions de promesses d’aide n’atteignent pas tout à fait le niveau de 2023 (13,26 millions), la Commission atteint des records en termes de dossiers déposés, avec 745 demandes d’aides à la création (contre 668 en 2023), et un taux de sélection qui reste malgré tout relativement élevé de 26,85%. On retiendra également que la parité hommes/femmes dans les décisions est désormais presque atteinte, avec un ratio 49/51, même dans le domaine du long métrage qui jusqu’ici résistait encore un peu à la féminisation.
2024, ce sont 25 films reconnus comme belges, dont 15 films dits « nationaux (majoritairement belges donc), et 10 coproductions officielles, auxquelles il convient d’ajouter 27 coproductions financières. Le coût médian des films nationaux était de 2,6 millions, tandis que celui des coproductions était de 3,7 millions.
Notons enfin la mise en place du côté des séries d’une nouvelle Commission Séries, qui en plus de la chaîne publique, la RTBF, est désormais ouverte à d’autres diffuseurs et éditeurs, à commencer par RTL, chaîne privée leader du marché, qui se lance donc dans cette production en plein essor. 12 aides ont été attribuées en 2024 pour un montant toast de 1,635 millions d’euros.
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